Pour faire un rapide état des lieux, disons qu'avec une monnaie dépréciée, la hausse des taux d'intérêt et l'inflation des tarifs à l'importation, le marché russe cumule les handicaps après une période encourageante. Le second espace après celui de l'Allemagne est en perte de vitesse avec un premier semestre marqué par une baisse de 7,6% des ventes des véhicules légers et autres utilitaires. Une bien triste nouvelle pour le groupe Renault qui s'est ancré en Russie avec de fortes ambitions. Une conjoncture reconnue : « il y a une crise de confiance générale. Le secteur automobile en paie les conséquences », déclare ainsi Bruno Ancelin, directeur de la filiale du groupe à Moscou, devant des chiffres de vente en repli de 13% en juin. Par ailleurs, Renault a dû augmenter ses prix de 4,7 % en moyenne sur l'ensemble de ses véhicules.


Alors ? Alors Renault y croit et a des arguments pour ça : « la hausse des ventes sur le long terme est inévitable », rappelle le même Bruno Ancelin. « Lorsque 50 % du parc automobile a plus de dix ans et que le taux de motorisation est inférieur de moitié à ce qu'il est en Europe, cela ne peut qu'augmenter ! Au-delà des accidents de parcours, comme aujourd'hui. » Le groupe au losange sera là lorsque la tendance s'inversera. Il a pris le contrôle d'AvtoVAZ et il est en mesure de déverser 190.000 véhicules par an produits sur place. Renault qui pèse 7,8 % de part de marché compte rapidement dépasser son objectif de 8 %. Pour autant, il faudrait que ça se calme avec l'Ukraine et que le politique assume cette réalité : commercer avec la Russie est inévitable. A défaut, ce sont les constructeurs coréens qui se tailleront la part de l'ours russe.