D'un côté, une Europe qui déplore, à l'issue de ce premier trimestre, une baisse des ventes de voitures neuves de près de 10%. De l'autre, un pays à la taille d'un continent qui promet des marges confortables. A la vue de cette équation, il faudrait être fou pour ne pas sauter sur l'occasion. Valeo, Faurecia et Plastic Omnium l'ont fait. Un trio tricolore en pleine expansion.


Jugez-en : Valeo compte en Chine 22 usines, 12 000 employés et veut faire passer son chiffre d'affaires à 1,5 milliard d'euros en 2015, ce qui devrait en faire son premier marché devant la France. La taille de Plastic Omnium mesure 475 millions d'euros de ventes réalisées l'an dernier dans le cadre d'une coentreprise, et ce alors que le groupe familial n'est arrivé qu'en 2005. Il compte doubler ce chiffre d'ici 2016, construire de nouvelles usines et passer de 3 800 à 6 000 salariés. Quant à Faurecia, filiale du constructeur français PSA Peugeot Citroën, il a connu une croissance exponentielle depuis son arrivée en 1994. Entre 2009 et 2012, son chiffre d'affaires a doublé à 1,5 milliard d'euros, tandis que le nombre de ses usines est passé de 17 à 35, avec 8 000 salariés.


Faurecia a passé à l'occasion du salon de Shanghai un accord de co-entreprise avec Chang'an Automobile Group. Baptisée "CSM Faurecia Automotive Systems Company Ltd (CFAS)", cette société se spécialisera dans les systèmes d’intérieur, avec une activité centrée sur la conception, la fabrication et la fourniture d’équipements intérieurs, notamment les planches de bord, les panneaux de porte, les consoles centrales et les modules de cockpit.


Sur cet accord, Jean-Michel Vallin, Président de Faurecia Chine, a déclaré : « Nous allons mettre au service de Chang’an et de ses partenaires industriels nos technologies et notre expertise inégalées dans les systèmes d’intérieur pour leur permettre de développer des marques appréciées du public. » Une volonté qui montre à quel point ces enseignes ont changé leur stratégie en Chine. Au départ, les équipementiers ont suivi leurs clients traditionnels, c'est-à-dire les constructeurs européens, américains et japonais. Aujourd'hui, ils commencent à travailler pour des groupes comme Geely, Chery, SAIC, BAIC, Dongfeng ou Great Wall. "Certains seront des champions mondiaux dans quelques années", assure Édouard de Pirey, directeur de Valeo en Chine qui a mis le paquet au salon de Shanghai. Le groupe indépendant y a en effet présenté les principales innovations sur lesquelles s'appuiera son déploiement international ciblé plus particulièrement en Asie et en Chine.