C'est demain soir que le résultat de la course à la Maison Blanche sera enfin dévoilé, terminant une campagne électorale à l'américaine, c’est-à-dire où tous les coups sont permis. Et dans l'arsenal des munitions à disposition, l'automobile est une arme de destruction massive pour deux raisons principales : parce qu'elle représente près d'un million d'emplois aux États-Unis, mais aussi parce qu'elle est si profondément ancrée dans la culture du pays qu'une Cadillac Coupé Deville de 1952 représente l'esprit américain au même titre que la Statue de la Liberté ou le cheeseburger.

Le dimanche 28 octobre, le candidat républicain Mitt Romney, fils d'un ancien président de la défunte AMC (qui pour rappel avait été le partenaire malheureux de Renault au début des années 80), lâche une première bombe : une publicité accusant non seulement le président en exercice d'avoir « mené GM et Chrysler à la banqueroute » mais aussi d'avoir « vendu Chrysler à des Italiens qui vont construire des Jeep en Chine ».

Elections américaines : l'automobile, un sujet de discorde dans la course à la Maison Blanche

Elections américaines : l'automobile, un sujet de discorde dans la course à la Maison Blanche

 

« Chrysler, vendu à des Italiens qui vont construire des Jeep en Chine »

Rendez vous compte, la Jeep, symbole du Débarquement, aux mains des communistes ! Sergio Marchionne, patron de Fiat et de Chrysler, a démenti formellement ce dernier point dès mardi dernier et c'est vendredi, lors d'un discours à Lima, Ohio, ville située juste à côté de Detroit, Michigan, le berceau de l'automobile américaine, qu'Obama, a répliqué : « Je sais que nous approchons d'une élection, mais ce n'est pas un jeu. Il s'agit de l'emploi des gens. Il s'agit de la vie des gens. On ne fait pas peur aux Américains qui travaillent dur simplement pour aller dénicher quelques voix. Être président, ce n'est pas du tout cela. »

Il a ensuite rappelé que, si c'est le gouvernement précédent qui a décidé d'aider financièrement GM et Chrysler, c'est son administration qui a exigé en échange une obligation de restructuration, et c'est cette décision qui leur a permis de reprendre le chemin des bénéfices et d'éviter la destruction du secteur automobile entier, en concluant : « Un secteur automobile américain que l'on avait donné pour mort est de retour au sommet du monde ». Mais rétablir la vérité ne suffisait pas, une contre-attaque était évidemment au programme : le rappel d'une tribune parue dans le New York Times en 2008, signée par Mitt Romney et intitulée « Laissez Detroit faire faillite ».

Dans ce ping-pong, le dernier revers en date revient au camp républicain par la voix de sa porte-parole Amanda Henneberg, comme le rapporte Reuters : « Les faits sont clairs : malgré ses attaques fausses et fallacieuses, le président Obama a mis les sociétés automobiles en faillite. Sa mauvaise gestion du processus a exposé les contribuables à une perte de 25 milliards de dollars », avant de conclure : « Sous le président Barack Obama, nous avons perdu 586 000 emplois manufacturiers et le taux de chômage est plus élevé que quand il a pris ses fonctions ».

Qu'en retiendront les citoyens américains ? Réponse demain.