Une délégation économique regroupant 25 patrons de l'industrie et des services a accompagné la chancelière allemande Angela Merkel pour une tournée en Asie qui l'a emmenée pour la deuxième fois en Chine et pour la première fois au Japon. Ce sont deux pays clés dans la gestion de la mondialisation et la lutte contre le réchauffement climatique, dans la perpective de la conférence de Bali où doivent être négociées les suites au Protocole de Kyoto qui expire en 2012 et de la prochaine présidence du G8 qui sera assurée en 2008 par le Japon. Merkel a été en Chine du 26 au 29 août (voir news) et au Japon du 29 au 31 août.

Au Japon, elle a été reçue par le chef du gouvernement Shinzo Abe et a rencontré l'opposition japonaise. Elle a prononcé un discours sur l'environnement à la ville Kyoto qui a donné son nom au Protocole sur la réduction des gaz à effet de serre. A Tokyo, les entretiens se sont portés sur les échanges économiques multiformes et le développement des technologies de l'environnement, un secteur porteur pour les exportations des deux pays. Aujourd'hui à Kyoto, la chancelière allemande a d'ailleurs exhorté les pays émergents, dont la Chine, à se fixer des limites dans l'émission des gaz à effet pour lutter contre le réchauffement climatique.

Angela Merkel a déclaré : "Je ne pense pas que les pays émergents devraient être autorisés à émettre sans limite du dioxyde de carbone au fur et à mesure de leur croissance économique, au point que leurs quotas d'émissions de CO2 par habitant en viendraient à dépasser ceux du Japon, de l'Allemagne et des Etats-Unis. Les pays émergents vont donc devoir se fixer des limites afin de réduire leurs émissions dans l'avenir, si ce n'est dès maintenant. Ce sont les pays industrialisés qui doivent d'abord faire des efforts pour réduire les émissions mais afin de régler le problème du changement climatique, il est inévitable de coopérer avec les pays émergents. Il est nécessaire que nous montrions la voie à suivre pour ce que nous ferons en 2012 et au delà."

Lors du sommet du G8 de Heiligendamm (Allemagne) en juin 2007, un nouveau processus de concertation a été initié pour deux ans avec les grands pays émergents du G5, la Chine mais aussi l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique. L'objectif : les impliquer dans l'effort commun pour réduire les nuisances à l'environnement, en particulier le réchauffement climatique. Par contre, en raison de l'opposition des Etats-Unis, les pays du G8 n'ont pris aucun engagement chiffré et mesurable dans le temps de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Source : AFP, Les Echos Photo : Nouvel Obs