Le gouvernement français a autorisé le 1er janvier 2007 la vente de Super-éthanol ou E85 (mélange composé de 85 % d'éthanol issu de la culture de la betterave et de 15 % d'essence sans plomb). Il souhaitait alors encourager le développement d'un réseau de "pompes vertes" pour le distribuer sur l'ensemble du territoire français. Son ambition : l'installation de 500 pompes dans l'hexagone durant l'année 2007. Mais actuellement, pas plus de 25 stations-service distribuent du bioéthanol en France. Afin d'atteindre l'objectif fixé par la charte signée en novembre 2006 par les pétroliers (1000 stations équipées en 2008), il faudrait que les "pompes vertes" sortent de terre très très et même très rapidement ! Il faudrait finalement un miracle écolo !

L'enseigne Leclerc qui a installé les trois quarts des points de distribution en bioéthanol aujourd'hui disponibles, annonce 72 pompes pour fin 2007. Thierry Forien, directeur adjoint de la Siplec, société de négoce international de Leclerc, a déclaré : "Nous misons sur un effet accélérateur dans les prochains mois, lorsque les constructeurs français proposeront à leur tour des modèles acceptant du biocarburant." Et oui, le problème est cerné : les constructeurs français se font attendre : en juin 2007, une version bioéthanol de la Mégane avec un moteur essence de 1,6 litre sera lancée et en septembre 2007 une Peugeot 307 ainsi qu'une Citroën C4 Bioflex de même cylindrée sortiront. Mais en ce moment, il n'y a que les constructeurs Ford (Focus flexifuel, 1,8 litre, 125 ch : 18 950 euros / CMax flexifuel, 1,8 litre, 125 ch : 20 900 euros), Volvo (C30 flexifuel, 1,8 litre, 125 ch : 21 050 euros / S40 flexifuel, 1,8 litre, 125 ch : 23 400 euros / V50 flexifuel, 1,8 litre, 125 ch : 24 900 euros) et Saab (9.3 Biopower, 1,8 litre turbo, 150 ch : 27 900 euros / 9.5 Biopower, 2 litres turbo, 185 ch : 30 000 euros et 2,3 litres turbo, 210 ch : 36 200 euros) qui s'imposent sur ce créneau.

Depuis l'envolée des cours du pétrole, le monde entier fait les yeux doux aux biocarburants. Mais en France où le gazole (toujours considéré comme moins pollueur que l'essence) est favorisé par la fiscalité, le développement du bioéthanol ne se fera que s'il y a un changement d'attitude vis-à-vis des moteurs diesel : ils équipent actuellement les trois quarts des voitures neuves. Aujourd'hui, les biocarburants n'ont pas vraiment la patate dans l'Hexagone mais la situation peut évoluer si les constructeurs retroussent vraiment les manches pour cultiver le Super-éthanol !

Source : Le Monde