En direct du Mondial de Paris 2010 - Cadillac : "nous voulons être aussi exclusifs qu'Aston-Martin"

Caradisiac : On parle de retour, mais on ne savait pas que Cadillac était parti.

W.Schubert : Par la notion de retour, nous voulons parler en fait de la reconstruction d'un véritable réseau de vente sur Europe qui comprend déjà environ 40 concessionnaires agréés, alors que jusqu'ici la commercialisation des modèles de la marque était faite par des importateurs indépendants.

Caradisiac : La BLS a disparue et avec elle la seule offre diesel de Cadillac. Est-ce qu'elle sera remplacée ?

W.Schubert : Oui, il y aura bientôt un nouveau modèle qui se positionnera sous la CTS. Contrairement à la BLS, ce sera par contre une propulsion et il n'y aura pas de mécanique diesel.

Caradisiac : Quels sont vos objectifs de vente avec la gamme actuelle ?

W.Schubert : Notre objectif ne réside pas dans les chiffres, mais plutôt dans l'exclusivité. Nous voulons être aussi exclusifs qu'Aston-Martin.

Caradisiac : A propos d'exclusivité, comment expliquez-vous qu'une CTS-V Coupé coûte 80 896€ en Europe contre $64.290 aux Etats-Unis, soit 47 000€ ?

W.Schubert : Il a d'abord fallu franchir la barrière très élevée des taxes européennes, puis effectuer plusieurs modifications sur nos modèles, d'abord pour qu'ils soient homologués mais aussi pour qu'ils conviennent à une clientèle européenne aux attentes différentes de la clientèle américaine. Les suspensions ont par exemple été entièrement revues. Effectuer de tels changements sur de si petits volumes coûte très cher. Enfin, la CTS-V Coupé européenne est vendue avec la totalité du catalogue d'options déjà installé, à l'exception du toit ouvrant. »

A l'échelle européenne, notamment avec le marché allemand, Cadillac peut espérer voler quelques ventes à BMW, Mercedes ou Audi. En France par contre, avec comme plus petite motorisation disponible un V6 3l essence de 276ch et 302 Nm sur le modèle d'entrée de gamme et sans offre diesel, l'affaire paraît moins bien engagée. Mais comme le dit Wolfgang Schubert, l'important, c'est l'exclusivité.

Et puissance comme cylindrée montent très haut. Après le 3,0l, la berline CTS, disponible aussi en coupé et en break, passe à un autre V6, de 3,6l, 311 ch et 374 Nm cette fois (disponible en propulsion ou avec transmission intégrale), avant de faire un bond de géant jusqu'à un V8 6,2l à compresseur hérité de la Corvette ZR1 et bon pour 564 ch et 735 Nm. Niveau taille, la CTS se mesure à aux Mercedes Classe E, BMW Série 5 et Audi A6, ce qui permet des comparaisons au moins au niveau du prix. Une A6 V6 3,0l TFSI Quattro de 290ch démarre par exemple à 55 800€, contre 47 729€ pour une CTS V6 3,6l AWD.

Certes, il y a bien un véhicule hybride dans la gamme qui réduit ses émissions de 20% par rapport à la version classique, mais il s'agit d'un... Escalade. 2 729 kg, V8 6,0l Vortec de 332 ch et 498 Nm, une consommation moyenne de 11,1l/100 km et des émissions de CO2 de l'ordre de 264g/km le mettant dans la plus haute tranche du malus qui s'ajoute à son prix de 83 911€, ce n'est pas vraiment le véhicule écologique et économique auquel le qualificatif « hybride » nous a habitué.

Enfin, plus petit qu'un Escalade mais mesurant tout de même 4m83, le SRX, moins réussi esthétiquement, vient compléter la gamme, disponible à partir de 53 217€ avec un V6 3,0l de 268ch. A titre de comparaison, le Mercedes ML de gabarit similaire démarre à 57 000€ dans sa version 350 4matic de 272ch.

Laissons la parole une dernière fois à Wolfgang Schubert pour conclure : « nous sommes fiers de présenter ici à Paris une ligne de produits forte, qui montre que Cadillac a bien l'intention de s'implanter comme un sérieux concurrent sur le marché haut-de-gamme. »