Le Protocole de Kyoto, dont la première période d'engagement arrive à échéance en 2012, définit de manière contraignante les quantités d'émissions de gaz à effet de serre que les pays industrialisés doivent diminuer dans un premier temps.

Lors de la 14e Conférence des Nations Unies sur le climat, organisée ce mois-ci à Poznan (Pologne), les délégués ont convenu d'un programme ambitieux pour adopter un nouvel accord fin 2009 à Copenhague. Elle a constitué une étape indispensable à l'élaboration d'un nouveau régime climatique qui définira au niveau international les règles et les moyens qui permettront d'éviter à partir de 2013 un dangereux réchauffement du climat et les pires conséquences des changements climatiques.

Pour Poznan, les délégués s'étaient fixé deux objectifs significatifs : mieux intégrer au régime climatique international les Etats-Unis, la Chine, le Brésil et l'Inde (les discussions ont été menées dans ce sens dans le cadre des négociations sur la poursuite de la Convention des Nations Unies adoptée en 1992) ; les négociations ont porté sur la poursuite du Protocole de Kyoto fixant les obligations des pays industrialisés et devant être renouvelé pour l'après 2012. La feuille de route adoptée à Bali fin 2007 constitue la base de ces négociations : son but est d'arrêter un nouveau régime climatique fin 2009 lors de la prochaine Conférence de l'ONU sur le climat à Copenhague.

La conférence de Bali avait décidé de renforcer l'application de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les solutions recherchées dans le monde entier courant 2008 ont été discutées à Poznan. Les délégués ont convenu d'un programme ambitieux : sur la base des solutions présentées, tenir plusieurs rencontres intermédiaires tout au long de 2009 pour parvenir à un accord contraignant qui sera adopté à Copenhague.

Les sujets principaux de ces négociations : l'adoption d'une conception commune de la protection du climat, le développement d'objectifs mondiaux en matière d'émissions, la mise en place de mesures d'adaptation aux changements climatiques, la garantie et l'extension du transfert de technologies et de moyens financiers.

Les délibérations ont porté sur la manière d'éviter les émissions issues du défrichement et de l'appauvrissement de la forêt dans les pays en voie de développement. Les délégués présents à Poznan ont reconnu la nécessité d'inclure la population locale et les autochtones dans le futur régime climatique afin de garantir la durabilité de ce programme.

Les négociations concernant l'après Kyoto se poursuivront pour apporter, d'ici fin 2009 à Copenhague, une réponse aux questions encore en suspens. Les pays industrialisés sont invités à annoncer au plus vite leurs objectifs de réduction pour l'après 2012. Les mécanismes dits de flexibilité, grâce auxquels les pays industrialisés peuvent atteindre une partie de leurs objectifs climatiques en soutenant des projets dans des pays nouvellement industrialisés ou en développement, doivent être améliorés, c'est-à-dire gagner en efficacité et en crédibilité.

Des solutions doivent être trouvées quant aux critères permettant d'imputer aux inventaires nationaux des gaz à effet de serre les puits de carbone de la forêt et de l'agriculture. A ce sujet, la Suisse s'engage en faveur de l'imputation des produits de construction en bois. Et les questions financières ont été discutées à Poznan. Les délégués ont décidé que le Fonds pour l'adaptation des pays en développement aux conséquences des changements climatiques pourra débuter son travail. Son comité exécutif, dans lequel la Suisse a un siège, a reçu le pouvoir de financer directement des mesures d'adaptation dans les pays en développement. L'extension des parts de revenu à tous les mécanismes de flexibilité pour apporter davantage de ressources financières au Fonds d'Adaptation, comme le demandaient les pays en développement, n'a toutefois pas été octroyée.

Afin d'obtenir un nouveau régime climatique mondial qui soit efficace, il est indispensable que tous les Etats s'engagent en fonction de leurs possibilités. Le regard de la communauté mondiale se tourne notamment vers les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto, et la Chine, l'Inde et le Brésil, pays nouvellement industrialisés, qui n'ont jusqu'ici contracté aucune obligation. Dans son discours du 11 décembre 2008, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger a invité les Etats à apporter leur contribution. Il a en outre mis en garde contre un report aux calendes grecques de la protection du climat en raison de la crise financière et encouragé au contraire la réalisation d'investissements.