Parler voitures, dans la mesure où je n’y connais rien, je pense que ça peut être pas mal. Qui oserait me le reprocher ? Depuis quand un acteur doit il être parricide pour jouer Œdipe ? Alors bien sûr, il y en aura, il y en a toujours, pour objecter, « c’est vrai, mais ça n’est pas la même chose. » Mais qui a dit que c’était la même chose ?

Les amis, la période est difficile, tous, nous souffrons.

Qui de solitude, qui d’alcoolisme, qui d’un manque d’argent répugnant.

Alors, ne soyons pas requin, petit, poubelle, ouvrons nos oreilles à autrui et notre cœur à qui mieux mieux. Réunissons nous, embrassons nous, nous, si différentes et drôles de bêtes que nous sommes.

Vous êtes passionnés de voiture, et moi, je vomissais dedans enfant. Vous êtes passionnés de voiture, et moi, malgré mes plus de 50 leçons de conduite lorsque j’avais 20 ans sous la houlette de Bernard, (lequel ne s’est jamais départi de son humour « tu regardes Alain et Alex », à chaque début de leçon avant de démarrer la voiture, j’en ris encore Bernard), je n’ai toujours pas le permis.

Cependant, je ne vomis plus et sans broncher, je me laisse conduire. J’aimerais faire ma fille qui a un modèle préféré mais je m’en bats l’œil à un point, je ne sais pas si ce serait poli de vous dire lequel. La seule chose qui m’importe en voiture, c’est qu’il ne fasse pas froid, que ça ne sente pas mauvais, bref, qu’elle soit confortable et que je puisse me coller à la fenêtre. S’il pleut et que je peux mater la course de gouttes sur la vitre c’est mieux. Le paysage et Bob Marley c’est bien aussi. Par contre, la discussion, non, parler en voiture, je déteste ça. Je vous le dis pour le cas où vous auriez l’intention de m’inviter à faire un tour.

Puisque je suis dans l’autofiction même pour le journal de l’automobile, je vais avouer quelque chose : j’aurais adoré adorer conduire. Je trouve ça super classe une femme au volant. Qui part seule sur les routes en bagnole, allume une clope, pense à son amant, remet du rouge à lèvres et soudain s’arrête dans les champs parce qu’elle a une idée géniale. Un chouette (grand) sac (en cuir souple) bourré de trucs mystérieux posé à la place du mort. Tablette, carnet, bonbon, ipod, agenda, brosse à dents, tétine pour l’enfant, kleenex, lingettes, lunettes, couteau suisse, crème de jour, journal de l’automobile, carte postale de Nanni Moretti, une seule chaussette propre. J’aurai adoré être cette femme là. Tampis, c’est pas moi. A part ça, un homme qui conduit, c’est très sexy aussi.