D'après un rapport de l'ONU, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont atteint 100 milliards de dollars en 2006, un chiffre "record" dû à l'envolée des prix du pétrole, aux inquiétudes face au changement climatique et à un soutien accru des gouvernements. Le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié à Nairobi mentionne que l'augmentation rapide de ces investissements est une réponse aux défis et aux inquiétudes mondiales, dont le changement climatique, la demande croissante en matière d'énergie et la sécurité énergétique. Les consommateurs et les entreprises soutiennent le lancement des infrastructures de ce nouveau secteur ainsi que le changement dans les comportements individuels et des entreprises. Les gouvernements et les décideurs mettent en place des lois et soutiennent les mécanismes afin d'accélérer le développement du secteur.

L'investissement global dans ces énergies est passé de 80 milliards de dollars en 2005 à 100 milliards en 2006 (74,6 mds euros). Sur ce total, 70,9 milliards ont été investis dans de nouveaux projets, de nouvelles technologies et le développement des entreprises de ce secteur, soit une hausse de 43% sur 2005, et de 158% depuis deux ans. Les 30 milliards restant ont été consacrés à des fusions et des acquisitions. Selon le PNUE, cette tendance devrait se poursuivre en 2007 avec des investissements de 85 milliards de dollars (63,4 mds EUR).

Les énergies renouvelables représentent environ 18% de l'investissement mondial dans la production énergétique, avec en tête l'énergie éolienne. D'après le rapport, ces énergies (éolienne, solaire, géothermique, hydroélectrique, biomasse) sont des outils majeurs pour lutter contre le réchauffement climatique et faire face à la perspective de pénurie du pétrole. Le chef du PNUE, Achim Steiner, affirme que l'un des messages fondamentaux de ce rapport est que les énergies renouvelables ne sont plus sujettes aux caprices des augmentations et des baisses des prix du pétrole. Ces énergies sont choisies par un nombre grandissant d'entreprises du secteur énergétique, de communautés et de pays, indépendamment des coûts des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon). Cette industrie n'est plus uniquement dominée par les pays développés : près de 10% de ces investissements mondiaux ont été réalisés en Chine.

Toujours selon ce rapport, les énergies éolienne et solaire ainsi que les biocarburants sont celles qui attirent le plus d'investissements, majoritairement en provenance des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont ainsi contribué, à part égale, à plus de 70% de ces investissements. La part des pays en voie de développement est en hausse notable (21% du total mondial en 2006 contre 15% en 2004). La Chine a investi à hauteur de 9% du total, suivie par l'Inde, l'Amérique latine (5%, principalement au Brésil), tandis que l'Afrique sub-saharienne reste à l'arrière.

Eric Usher, chef de département au PNUE à Paris, souligne : "Ce rapport met fin à l'idée selon laquelle les énergies renouvelables intéressent seulement une frange d'écologistes. C'est désormais un intérêt commercial dominant pour les investisseurs et les banquiers".