Nous nous retrouvons pour cette dernière partie sur le dos de l'araignée de chez Bombardier.

Si vous avez lu ce qui précédait, vous savez déjà qu'avant de prendre le guidon d’un Spyder Can-Am, mieux vaut être à jeun et plutôt en forme. En tous cas, si jamais vous craquez pour sa belle gueule, allez l’essayer avant d’acheter. L’engin n’est pas facile, essayez le longtemps. À titre de comparaison, je dois dire que c’est tout de même beaucoup plus stable et sécurisant qu’un quad sur route.

D’ailleurs, sur voie rapide, sur nationale et départementale, la stabilité du Can-Am fait merveille. On regrettera toutefois le manque de protection du pilote avec la petite bulle. Pour un « baladeur », une bonne protection serait un plus je pense. Mis à part ça, l’engin est imperturbable, il tient sa ligne et son moteur coupleux, silencieux et à l’allonge intéressante s’accorde plutôt bien avec ce type de roulage. Le Spyder est un cruiser, pas un arsouilleur, ni un maniable.

Essai Can-Am Spyder : fort en gueule 3/3

Bien évidemment, notre « prêteur » maniait l’engin avec la dextérité d’un gars qui pratique le Can-Am depuis plusieurs semaines (mois ?) mais je pense qu’avant que le pilote lambda dompte l’engin et se sente à l’aise dessus, il faudra du temps. Surtout s’il est titulaire du seul permis B et qu’il n’a jamais pratiqué le quad ou la moto auparavant. Je suis même quasiment persuadé que certains ne s’y feront jamais. Donc, je répète mon conseil : essayez avant d’acheter (et si c’est un cadeau, faîtes essayer celui à qui il est destiné).

Essai Can-Am Spyder : fort en gueule 3/3

Lors de la séance photo, le pilote a attaqué assez fort pour que je constate l’entrée en action plutôt rapide de l'électronique. Le moteur ratatouille de très tôt jusque très tard à la remise des gaz, les entrées en courbe un peu rapides déclenchent très vite l’ESP et malgré cela, la roue avant intérieure arrive à lever. On ne peut pas parler de réelle fluidité, ni d’homogénéité quand on voit un Can Am çà l’attaque. De plus, à l’œil, il me semble qu’une moto est plus rapide. En tout cas, pas plus lente.

Conclusion

Le Can-Am Spyder est un fort en gueule qui ne se laisse pas apprivoiser simplement. Sa gueule d’Apollon de la Croisette va lui permettre de s’insérer avec distinction et intérêt dans la circulation monégasque, sur la Promenade des Anglais ou sur le port de Saint Tropez mais les 17.000 euros qu’il faudra débourser pour se porter acquéreur de l’objet tendance du moment n’en feront pas un produit de masse (2 modèles sont disponibles, l’un à 17.000, l’autre à 17.500). Et ce d’autant plus que les sensations distillées ne sont pas à la hauteur des promesses d’une ligne absolument sidérante. Le Can-Am Spyder mérite une réflexion globale : avant l’achat et après. Avant pour savoir s’il est fait pour vous, et après pour trouver le moyen de le dominer si l’envie vous titillait.

Essai Can-Am Spyder : fort en gueule 3/3

Mais j’admets également qu’un tel engin puisse passer sa vie entre le Port et le Casino de Monaco, pousser de temps en temps vers Beausoleil et satisfaire pleinement son propriétaire pas forcément désireux d’essorer son beau Can-Am Spyder comme un goret.

Et d’ailleurs, combien de propriétaires de Lamborghini ou d’Aston Martin vont chercher les limites de leur auto sur la route ? Et une Murcielago, est-ce vraiment facile à manier ?

Je crois que j’ai compris…

à lire : partie 1 et partie 2

Essai Can-Am Spyder : fort en gueule 3/3