Essai - Mini Clubman Cooper D 150 : la Mini pousse

Il aura fallu quelques années - le temps d’exploiter la mine d’or du « Mini Revival » - mais la marque d’origine britannique a eu le déclic. Le constructeur s’est décidé à fabriquer des voitures pratiques quitte à se fâcher définitivement avec les puristes qui considèrent qu’une Mini doit être… mini. Dans certains cas – Mini 5 portes par exemple – la tâche s’avère difficile, surtout pour une marque qui a fait du style son fonds de commerce. Il semble que Mini ait trouvé le juste milieu avec le nouveau Clubman, déclinaison break de la Mini 5 portes, qui allie look sympa et aspects pratiques.

Cette nouvelle et troisième génération a fait table rase du passé en supprimant l'unique porte arrière antagoniste. Cette fois, la Clubman reçoit quatre vraies portes, prend près de 27 cm en longueur et s’accommode de porte-à-faux maousse costauds contrairement à d’habitude, où les roues sont placées aux quatre coins de la voiture. Le Clubman conserve comme seul vestige d’une jeunesse délurée les deux portes du coffre, qui s’ouvre à la façon d'un frigo américain.

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Soucieux de dégager davantage de profit, le constructeur a fait le choix de faire grandir son break pour le positionner sur le marché des compactes premiums, terrain qu’il ne pouvait occuper jusqu’ici. Il a donc pioché dans la banque d’organes du groupe BMW auquel il appartient, et s’est offert les services de la nouvelle plate-forme « familiale » commune aux Série 2 Active Tourer et X1. Résultat des courses : la Clubman affiche désormais 4,25 m sous la toise et un ticket d’entrée à 22 900 € ! Un record pour la marque qui place dorénavant son modèle face aux Audi A3, la Mercedes Classe et BMW Serie 1.

Cette augmentation des volumes est immédiatement perceptible une fois passé le seuil de la porte. Si la silhouette est toujours ramassée avec une position de conduite au ras du sol et une visibilité digne d’un char Leclerc, la germano-britannique s’avère bien moins avare en espace qu’auparavant avec ses passagers. Aux genoux, aux coudes et à la tête, la Clubman progresse à tous les niveaux. Le volume de coffre – à double fond - en profite également puisqu'il passe à 360 litres (avec kit anti-crevaison), soit l’équivalent d’une Audi A3. C’est limite pour partir en vacances avec toute la famille mais largement suffisant pour une utilisation quotidienne classique (trajets boulot, courses, week-ends, etc.). Les portes du coffre sont motorisées à l’ouverture et bénéficient d’une option totalement gadget « Easy Access », qui permet d’ouvrir ces portes en passant le pied sous le pare-chocs. Comme il y a deux portes, il faut deux manipulations. Une fois le dossier 40/20/40 de la banquette arrière rabattu, la capacité de chargement passe à 1 250 litres.

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L’environnement est fidèle aux standards Mini, c’est-à-dire original, bien fini et high-tech. On aime le compteur séparé implanté au-dessus du volant, l’écran multimédia circulaire orné d’une couronne de leds et les interrupteurs aviation. L’apparition d’un frein à main électrique a permis de dégager de nouveaux rangements dans l’accoudoir central.

Si vous souhaitez vous offrir les services de cette motorisation Cooper D 150 ch, il vous faudra débourser au bas mot 27 900 €. Cette version dépouillée reçoit de série des jantes alliage de 16 pouces, la climatisation manuelle, le détecteur de pluie et l'allumage automatique des projecteurs, le Bluetooth, le régulateur de vitesse, l'autoradio Mini Visual Boost avec écran 6,5 pouces et des rétroviseurs dégivrants, quelques détails de présentation extérieurs et des antibrouillards avant. Pour obtenir un équipement digne de ce nom, il faudra forcément passer par la case options, comme c’est ici le cas avec le pack Red Hot Chili (4 600 €) qui ajoute les jantes 18″, le radar de stationnement, les sièges mixtes cuir/tissu, l'accès confort, les projecteurs full LED, le driving mode, etc. Notre version d’essai truffée d’options flirte avec les 45 000 € !

Le pack Exquisite (6 000 €) complète avec la sellerie cuir, la navigation mini et du chrome à l'extérieur, tandis que le pack John Cooper Works à la présentation plus sportive (7 500 €) ajoute le kit aérodynamique, les amortisseurs pilotés, les jantes 18 pouces spécifiques, la navigation et le volant sport cuir. De quoi très fortement saler la facture avant même de se pencher sur le programme de personnalisation sans fin.

Le 4 cylindres diesel présent sous le capot du Clubman est issu du groupe BMW puisqu’il équipe entre autres les 118d et 218d. Ce n’est pas un modèle de discrétion mais il a le mérite d’offrir un couple suffisamment musclé (330 Nm) pour faire oublier le surpoids du modèle (1 435 kg). C’est son association avec l’excellente boîte ZF à 8 rapports qui rend son utilisation agréable. Cette dernière est véloce, fluide et parfaitement calibrée. Trois modes de conduite sont proposés : Eco, Normal et Sport, en jouant essentiellement sur les régimes de passage des rapports. En matière d’efficience, on est en revanche très loin des scores avancés par le constructeur (consommation mixte de 4,4 l/100 km), puisque nous avons relevé une moyenne de 7,2 l/100 km.

L’inflation de la longueur et de l’empattement ne fait plus de la Mini un outil taillé pour la ville. Elle offre une visibilité passable (compensée par les aides à la conduite) et une agilité moins marquée qu’auparavant. Des défauts auxquels vient s’ajouter un diamètre de braquage important (11, 31 m). En revanche la position de conduite, l’excellente filtration et le châssis performant typé kart -malgré les grands porte-à faux- nous rappellent très vite qu’une Mini offre (encore) une expérience de conduite ludique et différente du commun des automobiles.

Notre premier essai de la Clubman, équipée de jantes 16’’, a permis de mettre en lumière un niveau de confort en hausse, ce qui ne fût pas vraiment le cas de cette version dotée de jantes 18’’ en pneus taille (très) basse. Idéal pour le look et la tenue de route, un peu moins pour les reins et les consommations. À vous de choisir votre typage.