La Nissan Leaf est la voiture électrique la plus vendue au monde. À ce jour, plus de 100 000 exemplaires ont trouvé preneur à travers le monde. En France le bilan est moins enthousiaste, avec 5 000 Leaf écoulées depuis 2011, en raison du maillage déséquilibré des bornes de recharge. À ce jour, l’Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) dénombre 9 064 points de recharge électrique accessibles au public, dont 250 bornes de recharges rapide. Ces derniers sont majoritairement concentrés dans trois grandes régions : l’île de France, le Rhône et la Gironde. Ce chiffre est toutefois en constante augmentation, notamment grâce au sponsoring de Nissan qui finance certaines installations.

Si la Nissan Leaf est loin d’exploser les courbes de ventes, elle est sans conteste leader de sa catégorie devant les Volkswagen e-Golf et Ford Focus électrique. C’est d’ailleurs la principale raison qui pousse Nissan à l’améliorer régulièrement. Le grand patron de la marque, Carlos Ghosn, a d’ailleurs annoncé que dans le futur, l’autonomie de la Leaf ou de sa remplaçante pourrait dépasser 400 km.

En attendant, c’est théoriquement après 250 km que la Leaf devra s’arrêter avant de faire le plein contre 200 km pour la version actuelle. En effet, la compacte japonaise reçoit de nouveaux accumulateurs de 30 kWh lui permettant de gagner près de 26 % d’autonomie. Ces batteries, de même dimension que les précédentes limitent la prise de poids (21 kg) et n’altèrent en rien l’espace habitable ou le volume de coffre de la Leaf. Elles sont, comme les précédentes (24 kWh), développées par Nissan et bien différentes des versions animant la Renault Zoe, pourtant issue du même groupe.

 

la prise de charge rapide est désormais de série
la prise de charge rapide est désormais de série
un mode récupération d’énergie est disponible sur la boîte
un mode récupération d’énergie est disponible sur la boîte
l’espace à bord reste le même
l’espace à bord reste le même

Le temps de charge n'augmente pas par rapport à la version actuelle « 24 kWh ». Cette dernière s’effectue en 10H sur une prise domestique, entre 4H et 8H si vous disposez d’une Wallbox (installation spécifique à domicile, dont le prix oscille entre 500 € et 800 € selon votre réseau électrique) ou en 30 min et jusqu’à 80 % si vous utilisez la prise recharge rapide « 6,6 kW » (désormais livrée de série) sur les bornes dédiées.

En dehors de l’autonomie accrue, cette version « 30 kWh » ne se différencie en rien de la Leaf actuelle. Elle n’offre pas de griffe, de logo, de coloris spécifique ni de « puissance » supplémentaire. En revanche, elle voit apparaître un nouveau système multimédia avec navigation plus moderne qu’auparavant incluant les emplacements de bornes de recharge à proximité du véhicule.

La Nissan Leaf 30 kWh est homologuée pour une autonomie maximale de 250 km (cycle NEDC). Un chiffre irréalisable dans la réalité. Toutefois, nous avons fait le déplacement sur la Côte d’Azur pour constater les progrès effectués en la matière. C’est donc sur un « filet de gaz » et dans un silence de mort que nous avons pris la direction du col du Turini au départ de la Promenade des Anglais à Nice (06). Quelques centaines de mètres nous suffiront pour adopter une conduite économique, ludique pour certains, hyper-frustrante pour d’autres. Cela consiste à accélérer lentement et progressivement, anticiper le moindre changement de cap, freiner avec parcimonie, l’œil toujours rivé sur la jauge et l’ordinateur de bord.

Essai Nissan Leaf 30 kWh : une rallonge à 2 000 €

La japonaise se montre davantage à son aise en ville et sur les grands axes que dans le col du Turini ou elle négocie chaque lacet comme un porte-avions. On peut toutefois saluer l’amortissement de qualité qui rend les trajets très agréables. Avec une moyenne de 28 km/h et en un peu plus de deux heures de temps, nous aurons parcouru la bonne soixantaine de kilomètres qui séparent Nice du Turini via Sospel. Nous sommes arrivés à destination avec un peu plus de 30 % de batterie, soit 28 km d’autonomie restante. La descente aura permis de recharger les batteries en combinant la récupération d’énergie au freinage et avec le « Mode B » (récupération de l’énergie cinétique). Sans vraiment stresser mais en roulant comme des retraités sous Prozac, nous aurons roulé près de 150 km tout au long de la journée et sans recharger (l'autonomie fond à vue d'œil passés 90 km/h). Avec 33 % de batterie en fin de parcours, le calcul est simple, l’autonomie réelle affleure les 200 km.

Un résultat plutôt encourageant qui réclame un surcoût de 2 000 € par rapport à la version 24kWh qui, elle aussi, reste au catalogue. Serez-vous prêts à les investir pour parcourir 50 km de plus ? Tout dépend de vos besoins, de la région dans laquelle vous résidez et des bornes à proximité. Gardez à l’esprit que cette Leaf 30 kWh vous offre simplement un rayon d'action plus étendu que sa petite soeur, d’environ un quart. Avant de signer un chèque de 31 355 € (bonus de 6 300 € déduit) pour cette version haut de gamme Tekna, étudiez bien le dossier et vos habitudes de conduite, car avec une voiture électrique, pas de place à l’improvisation.

La Nissan Leaf est disponible au choix avec la batterie 24 kWh : 33 255 € en finition de base Acenta et 35 655 € en finition supérieure Tekna, ou avec la nouvelle batterie de 30 kWh : 35 255 € en Acenta et 37 655 € en Tekna (bonus non déduits). Notre version d’essai Tekna est bien équipée puisqu’elle embarque la caméra Vision 360, le système multimédia avec navigation, etc.