En bref

180 ch et 400 Nm

4,6 l/100 km en consommation mixte

À partir de 43 000 €

Il y a encore quelques années, le champ d'action des catégories était très clair : les berlines sur les routes et les 4x4 en dehors. Puis un nouveau segment a vu le jour, les SUV, presque aussi confortables que les premières sur le bitume et pouvant évoluer aussi sur des sentiers un peu moins carrossables. Le succès fut immédiat, avec 8 % de part de marché en 2010, puis 17 % en 2013 et enfin 22 % en 2014, ce qui ne manque pas de stimuler l'imagination du marketing des constructeurs. Ils ont donc décider donc de mettre un peu plus en avant une catégorie jusqu'ici dormante et plutôt l'apanage des japonais, celle du « break baroudeur », venant se placer entre les berlines et les SUV. Qu'ils s'appellent Scout chez Skoda, Allroad chez Audi, Country Tourer chez Opel, Alltrack chez Volkswagen, Tourer chez Citroën, RXH chez Peugeot ou encore Cross Country chez Volvo, leurs seuls outils supplémentaires pour s'aventurer sur terre (pas trop) battue sont dans le meilleur des cas une transmission intégrale, dans le pire un simple réhaussage et quelques éléments vaguement protecteurs disséminés ici ou là.


La Peugeot 508 RXH était de la première première espèce à sa sortie, puisque sa motorisation hybride, la seule disponible, distribue sa puissance aux quatre roues, le moteur 2,0 l HDI 163 ch s'occupant du train avant et l'électrique de 37 ch du train arrière. Depuis le restylage, cette configuration est toujours disponible (mais plus pour longtemps), mais elle reçoit maintenant le renfort d'une version qui, reprenant la garde au sol surelevée de 146 à 184 mm et les artifices esthétiques composés d'un sabot avant, d'élargisseurs d'ailes, de bas de caisse et d'une signature lumineuse spécifiques, est associée au 2,0 l HDI envoyant ses 180 ch aux seules roues avant via la boîte automatique EAT6.


Essai - Peugeot 508 RXH 2,0 l BlueHDi 180 : la forme avant la fonction

On perd donc le peu d'aptitudes en tout-terrain qu'offre l'Hybrid4, mais on gagne sur de nombreux autres paramètres, à commencer par 2 550 € sur le prix d'achat bonus déduit et un coffre dont le volume de chargement va de 512 à 1 598 litres, contre 400 à 1 439 litres pour l'hybride. Les 20 ch supplémentaires de cette dernière sont absorbés par les 120 kg de plus affichés sur la balance, ce qui donne au final des performances extrêmement proches, avec un 8,8 s au 0 à 100 km/h et un 1 000 m DA en 30,4 s pour l'Hybrid4, et respectivement 8,9 s et 29,8 s pour la BlueHDi 180. Enfin et contrairement à ce que l'on pourrait croire, les consommations font aussi jeu égal, avec 4,6 l/100 km annoncés en mixte pour des émissions de CO2 de 109 g/km pour la diesel/électrique et de 119 g/km pour la 100 % diesel.


Essai - Peugeot 508 RXH 2,0 l BlueHDi 180 : la forme avant la fonction

Mais la RXH 2,0 l BlueHDi 180 n'a pas pour seule concurrente la RXH Hybrid4 au sein même de la gamme Peugeot 508, il y a aussi la SW équipée du même tandem moteur/boîte. Augmenter la garde au sol de 38 mm vous permettra de moins vous soucier des ralentisseurs mais a par contre une incidence certaine sur les qualités indiscutables du châssis de la 508, avec au menu plus de souplesse entraînant une augmentation sensible du roulis en courbe, du tangage à l'accélération et au freinage et du sous-virage. Pas de quoi en faire une Cadillac des années quatre-vingts, mais suffisant pour la rendre moins ludique, le dynamisme et la maîtrise des mouvements de caisse étant des domaines où brille normalement la 508. Les bruits d'air et de roulement sont aussi clairement à la hausse à vitesses autoroutières.


Les performances de la RXH sont de plus en très léger retrait, la SW réalisant le 0 à 100 km/h en 8,6 s et le 1 000 m DA en 29,6 s, mais c'est quasiment imperceptible le volant en main. Brillant sous le capot de la 308 GT HDi, le tandem BlueHDi 180/EAT6 est logiquement un peu moins expressif dans la grande sœur 508 mais ne démérite pas pour autant, se montrant à la fois vigoureux, souple et discret. Au chapitre consommations, c'est la SW, plus aérodynamique, qui l'emporte encore d'une courte tête, avec 4,2 l/100 km annoncés en mixte avec les jantes 17 pouces de série et 4,4 l/100 km avec l'option 18 pouces, ce qui équivaut à respectivement 110 et 114 g/km de CO2. Lors de notre essai de la RXH, nous avons cependant enregistré un très raisonnable 6,23 l/100 km réalisé sur un parcours toutefois essentiellement composé d'autoroute.

Essai - Peugeot 508 RXH 2,0 l BlueHDi 180 : la forme avant la fonction

À première vue, le surcoût d'une Peugeot 508 RXH 2,0 l BlueHDi 180 est modéré, puisqu'elle s'échange contre 43 000 € face aux 42 550 € de la SW en finition Féline, soit 450 € de différence, mais l'écart se creuse à 2 790 € si on regarde d'un peu plus près. Car si la RXH reçoit de série des jantes en 18 pouces facturée 490 € sur la SW, il faudra aller piocher dans les options la climatisation automatique quadrizone à 510 €, le pack Cuir à 1 810 € et l'accès et le démarrage mains-libres à 510 € pour parvenir à un équipement identique.