En bref

Coupé 5,27m

V12 6,6l biturbo 632 ch

276 000€

Concernant le whisky et les cigares, je rappelle très vite que fumer tue et que la modération dans la consommation d'alcool est source de longévité mais présentement, quand vous avez une Rolls Royce comme déplaçoir quotidien, fumer un cigare le week-end et boire une larme de whisky sont probablement deux activités plaisantes que vous pratiquez à l'occasion. Le propriétaire de Rolls Royce est un jouisseur avant d'être un conducteur.

Je n'ai pas de Rolls Royce à la maison et jusqu'ici, c'est ma voiture qui fume et boit beaucoup. Par contre, elle me donne beaucoup de plaisir une fois derrière son volant et d'ailleurs, je me plaisais à penser que c'est ce qui me séparait du propriétaire de Rolls Royce. C'était certainement le cas, tout du moins jusqu'à la Wraith. Car, en plus de se repaître des petits plaisirs bientôt interdits de la vie, le propriétaire de Rolls Royce peut désormais s'adonner au « low sports » au volant de sa voiture.


Essai vidéo - Rolls Royce Wraith : "whisky, cigars, and low sports"

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Alors attention. Précisons tout de suite que Rolls-Royce prend soin de ne jamais mentionner le mot « Sport » dans son descriptif d'une auto que la marque a pourtant envoyée sur le Nürburgring lors de sa phase de mise au point ! Vous pouvez chercher dans la cabine, fouiller les menus du software, jamais ô grand jamais, Rolls-Royce n'ose afficher ce mot. Il est vrai que le sport, c'est sale, ça ne sent pas bon et c'est mouillé. Tout à notre joie benoîte du moment, nous n'avons pas cherché la bisbille avec les gens de la marque en leur demandant pourquoi on trouve un bouton « S » dans les Phantom Coupé et pas ici et nous sommes partis à la découverte de la première Rolls Royce « agile et forte », celle qui offre la « performance la plus spectaculaire », la « plus puissante de toutes » ou encore celle dont « la performance délivrée est à la hauteur de son design extérieur spectaculaire » ! Torsten Müller-Ötvös, la boss de Rolls-Royce ne manque pas d'emphase et effectivement, sur le papier, ce coupé Wraith est impressionnant.

Essai vidéo - Rolls Royce Wraith : "whisky, cigars, and low sports"

Il y a d'abord l'univers Rolls Royce qui est ici quasiment intégralement préservé. Certes, les plastiques sont plus nombreux que dans une Phantom qui navigue dans d'autres sphères et surpasse tout ce qui roule mais l'hyper luxe se ressent des pieds à la tête, des moquettes de sol profondes au ciel de toit illuminé d'étoiles en passant par les extraordinaires placages de bois formés uniques en leur genre ou encore la batterie de touches en verre logée au milieu de la console et qui ont la particularité d'être sensitives. Un effleurement suffit à les actionner, c'est parfaitement dans l'esprit. Le cuir est presque partout, l'électronique embarquée est, contrairement à la Phantom, digne des dernières berlines de prestige. Le GPS est à commande vocale, ou au pire, les instructions peuvent être entrées via une molette dotée d'un pavé tactile sur le dessus, afin de ne pas souiller l'écran 10,25'' d'une multitude de traces de doigt, ce qui est absolument incompatible avec l'idée que se fait Rolls Royce du bon goût en automobile. On trouve également les aides au parking les plus élaborées (top view 360°, radars), un régulateur et un éclairage adaptatifs, toutes les connexions possibles, des systèmes d'alerte divers tandis que les aiguilles du combiné d'instrumentation toujours physiques arborent une extrémité (non contondante précisons-le) de couleur rouge pour bien signifier que vous êtes à bord d'une Rolls Royce différente. Terminons ce rapide tour d'horizon en évoquant la présence d'un disque dur de stockage de 20Go et surtout d'une application Rolls Royce Connect qui permet de communiquer avec son auto via son smartphone.


Essai vidéo - Rolls Royce Wraith : "whisky, cigars, and low sports"
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Le coupé repose sur la plateforme acier de la Ghost (qui est également proche de celle de la BMW Série 7) modifiée, l'empattement est réduit de 18 cm, la voie arrière augmentée de 24 mm tandis que les modifications de style comme la poupe fastback ou le capot avant moins haut (la calandre est 4,5cm plus fine) permettent au centre de gravité de s'approcher un peu plus du sol (- 5cm). Tout cela doit profiter évidemment à la tenue de route et permet d'éloigner la Wraith de la Ghost mais rappelons aussi que malgré son statut de « coupé », l'auto mesure 5,27m de long soit l'équivalent d'une Audi A8 et bien plus qu'une Mercedes Classe S Coupé (5,05m). Ce gabarit hors norme offre l'avantage d'un joli coffre (pour un coupé) de 470l de capacité, de très belles places arrière mais aussi 2360 kg qui vont effrayer ceux qui ont retenu le mot dynamisme de mon introduction ! Rappelons à ce sujet qu'une Bentley Continental GT Speed que l'on peut mettre en face mesure 4,80m de long, pèse 2320 kg et n'offre qu'un coffre de 358 litres.

Et sous le capot, la Rolls Royce rivalise-t-elle toujours avec la Continental GT Speed et son W12 de 635 ch ? Oui, toujours, puisque ce paquebot bicolore à « dos rapide » abrite un valeureux V12 6,6l biturbo développant la bagatelle de 632 ch et 800 Nm de couple disponibles dès 1500 tr/mn que seule la répandue (et excellente) boîte automatique ZF 8 rapports parvient à digérer. Voyons ce que cela donne sur la route. Contact, moteur … ah mince, l'auto était déjà démarrée …

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