Entre 2009 et 2011, l'association AirParif a mené une grande étude destinée à quantifier la part de particules fines produite en Ile-de-France par rapport à celles provenant des régions avoisinantes, ainsi que les principales activités contributrices. Au total, 90 000 analyses ont été effectuées. Il s'avère que si dans la région les particules relevées proviennent généralement des autres régions françaises, voire du reste de l'Europe, à proximité des grands axes routiers elles sont largement imputables aux véhicules.

La dangerosité des particules n'est plus à démontrer, et on sait désormais que les habitants des grandes villes les plus polluées peuvent perdre jusqu'à plusieurs année d'espérance de vie, sans compter les effets dévastateurs sur la santé des enfants. Réglementé, le taux de particules est pourtant régulièrement dépassé, surtout en Ile-de-France. Face à la difficulté rencontrée pour mettre en place des mesures effectives, l'étude d'Airparif se devait de déterminer la part de responsabilité du trafic dans leur émission ainsi que celle des autres sources de pollution.

Le long de la circulation, notamment du site du Périphérique parisien où on été effectuées les mesures, 60% des particules sont produites localement, et 44% ont pour origine le trafic routier. 90% de ces particules sont à imputer aux véhicules diesel (50% sont issues des véhicules particuliers, 20 à 35% des véhicules de livraison et 10 à 20% des poids-lourds), mais Airparif rappelle qu'il ne faut pas sous-estimer la responsabilité des deux-roues de 50cm3, surtout en ville. Loin des axes routiers, la pollution est essentiellement importée des autres régions, à 68%. 34% d'entre elles ont pour origine des réactions chimiques formées dans l'air en réaction à trois sources qui sont le trafic routier, l'agriculture et l'industrie.

Pour conclure, Airparif indique la nécessité de mettre en place des solutions chroniques et ciblées par rapport aux zones géographiques concernées et aux activités incriminées. « Vis-à-vis de la fréquence de mise en place des actions de réduction, la stabilité de la contribution du trafic au cours de l’année, associée à la récurrence un jour sur deux des dépassements de la valeur limite, plaide pour des mesures de réduction chroniques et à large échelle plus que pour des mesures ponctuelles en cas d’épisode de pollution », indique le rapport. « Des mesures de réductions permanentes présenteraient de plus l’avantage de faire baisser le nombre et l’intensité des épisodes de pollution. ».