Le président américain George W. Bush ne cesse de vanter les mérites de l'éthanol (élaboré notamment à partir du maïs). Pour lui, ce biocarburant permet de réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole étranger tout en réduisant la pollution. Une étude américaine venant d'être rendu publique vient le contredire. Ses conclusions : "Les voitures et camions roulant à l'éthanol seraient plus polluants que les véhicules n'utilisant que de l'essence, provoquant davantage de maladies et de décès. Si l'ensemble du parc automobile actuel était converti pour utiliser de l'éthanol, le nombre de décès liés à la pollution augmenterait de 4% environ aux Etats-Unis."

Mark Jacobson, un spécialiste des sciences atmosphériques de l'université Stanford en Californie, apporte des explications : "J'ai utilisé plusieurs simulations des conditions atmosphériques aux Etats-Unis en 2020 quand les voitures roulant à l'éthanol seront probablement nombreuses sur les routes. Le premier scénario est celui d'un parc automobile roulant entièrement à l'essence en 2020 et le second avec un carburant appelé E85 constitué à 85% d'éthanol et 15% d'essence. Les résultats de nos modèles ordinateurs montrent qu'un mélange d'essence avec une concentration élevée d'éthanol présente un risque égal voire plus grand pour la santé publique que l'essence seule. Dans certaines parties du pays, le mélange E85 a entraîné une forte augmentation de l'ozone, un des principaux éléments du smog, selon cette simulation. Une augmentation même modeste de l'ozone dans l'atmosphère est liée à l'augmentation des cas d'asthme, un affaiblissement du système immunitaire et d'autres problèmes de santé. "

Le mélange éthanol-essence pourrait engendrer une hausse des visites aux urgences des hôpitaux en raison de crises d'asthme en 2020 aux Etats-Unis. D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 800 000 personnes décèdent chaque année dans le monde à cause de l'ozone et d'autres substances chimiques en suspension dans l'atmosphère.

Source : AFP