On entend souvent dire que la jeune génération est l'avenir de notre planète et qu'il lui incombe d'adopter des comportements en faveur de l'environnement. En matière de transport, il semblerait que les choses aillent dans le bon sens - mais pas forcément pour des raisons environnementales.


Les jeunes achètent moins de voitures : c'est en tout cas le constat fait par George Peterson, directeur d'une entreprise d'études marketing spécialisée dans l'automobile. Car alors que les baby boomers voyaient en la possession d'une voiture un symbole d'accomplissement et un rite de passage à l'âge adulte, la génération suivante, communément appelée "génération Y", semble délaisser ce secteur. Les chiffres enregistrés aux Etats-Unis sont parlants ; alors que le pourcentage d'acheteurs âgés de 21 à 34 ans atteignait 38% en 1985, il plafonne aujourd'hui à 27% et ce sont les ventes faites aux plus de 55 ans qui permettent de combler le manque à gagner. Et alors qu'en 1994 87% des 20/24 ans possédaient leur permis de conduire, ils ne sont plus "que" 82% à détenir le sésame aujourd'hui.


Pour les sociologues, la crise économique et les difficultés financières qui en découlent jouent un rôle, mais ne constituent pas la principale explication. La véritable raison se trouverait dans le développement des technologies ; les jeunes d'aujourd'hui seraient ainsi plus intéressés par le dernier iPhone que par la bagnole de sport, et la démocratisation d'Internet et de ses réseaux sociaux permettraient de rester en contact avec ses amis... sans avoir à quitter la maison. Accro aux nouvelles technologies, et insensibles aux problématiques environnementales ? Pas vraiment. Si l'on en croit Karl Brauer, analyste pour le site consacré aux études automobiles Edmunds.com, les préoccupations concernant le réchauffement climatique et la pollution pourraient également entrer en ligne de compte. Pour lui, la dépendance au pétrole et le problème des gaz à effet de serre pèsent sur la décision d'achat – ou de non-achat. "Ils ne voient plus la voiture comme étant le truc cool à avoir. Il y a une sorte d'opposition", résume-t-il.


Les récentes intégrations de gadgets à l'intérieur des voitures et le développement des véhicules électriques ne sont ainsi pas innocents, et visent à attirer vers le marché automobile les jeunes générations plus occupées à se documenter sur le dernier ordinateur mis sur le marché qu'à reluquer la dernière voiture de sport à la mode. Cela suffira-t-il à les convaincre ?