Les médecins ont interrogé 4.391 patients d’une trentaine de communes franciliennes. Selon Jean-Marie Cohen, médecin épidémiologiste responsable de cette étude, « plus d’un tiers des personnes interrogées se plaignent de la pollution sonore. Le bruit est probablement un des facteurs de certaines maladies comme l’hypertension, au même titre que le tabac pour les maladies cardiovasculaires. Les médecins doivent en tenir compte ». Certains chiffres font froid dans le dos : les femmes de 15 à 39 ans seraient plus anxieuses lorsqu’elles habitent près d’une voie ferrée, et les hommes de 40 à 69 ans prennent six fois plus de médicaments pour l’hypertension quand leur habitation est située dans des couloirs aériens.

Même si le bruit urbain a été l’un des enjeux principaux du Grenelle de l’Environnement, la France est très en retard pour protéger ses habitants. Le vice-président chargé de l’environnement de la Région Ile-de-France, Michel Vampouille, préconise la réduction de la vitesse des voies rapides situées à proximité des habitations : « passer de 110 à 90 km/h pourrait déjà protéger des millions de personnes vivant près de ces voies. »

Jean-Marie Cohen se réjouit de la prise de conscience que pourra provoquer l’enquête, mais il faudra selon lui des études complémentaires pour approfondir le sujet et trouver des solutions concrètes et durables. Le bruit a en effet une conséquence énorme sur la santé, ce qui creuse encore le trou de la sécurité sociale inutilement.