A quelques heures du GP de France sur le circuit de Nevers Magny-Cours, l'avenir du tracé est toujours incertain et Gérard Dumas, Président de la société du circuit automobile ne comprend pas vraiment la décision de grand argentier de F1, Bernie Ecclestone, de voir disparaître définitivement le circuit du calendrier du Championnat du Monde et cela dès 2008. En premier lieu, Gérard Damas se rattache au contrat qu'il a passé avec la FFSA et qui se termine fin 2009, ce qui laisse deux GP à venir. En deuxième lieu, Monsieur Damas demande clairement de l'aide au gouvernement actuel et Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la jeunesse et des sports, va rencontrer Monsieur Ecclestone pour tenter de lui faire changer d'avis. A noter que Madame Bachelot est née à Nevers. Si Gérard Damas reconnaît qu'il y a des efforts à faire au niveau de l'infrastructure de circuit, il voit mal l'autoroute arriver aux portes des stands, mais il est prêt à combler ce déficit de 2 Km qui sépare l'A77 des portes du circuit. Côté budget, le GP de France coûte cher : 22 millions d'euros cette année, soit 2 millions de plus que l'année passé. Sur ces 22 millions, 6,5 millions sont apportés par les collectivités territoriales et à peine 300.000 euros par l'Etat. Les ressources propres au circuit se montent à 14 millions, dont 11 millions de billetterie, un peu plus de 1 million de sponsoring, le restant en opérations de relations publiques. Gérard Damas espère donc que la venue de Madame Bachelot changera la donne que ce soit au niveau de l'apport financier de l'état ou au niveau de la prise de position de Bernie Ecclestone.

Q: Considérez-vous la sentence de M. Ecclestone comme définitive?

Gérard Dumas: Non. Je suis conscient de la différence qui existe entre les circuits historiques et les nouveaux. Le seul problème réside dans les conditions dans lesquelles travaillent les équipes. Il faut reprendre le bâtiment du circuit pour ajouter des garages et les agrandir. Quant aux limites concernant l'accès, l'autoroute n'arrive pas jusqu'au circuit, mais à Monaco non plus ! En ce qui concerne les hôtels, le circuit n'est pas responsable. Ecclestone a une grande puissance verbale, mais je pense qu'il est attaché aux circuits historiques, au GP de France. Il a secoué le cocotier. Quant à moi, je m'inscris pleinement dans le contrat qui nous lie à la Fédération jusqu'en 2009 inclus.

Q: Que faut-il pour sauver le GP de France à Magny-Cours, selon vous?

GD: Pour l'instant, la Fédération (française de l'automobile, FFSA qui a repris à sa charge l'organisation du GP) a suspendu l'inscription au calendrier 2008. Mais le Grand Prix peut se tenir. Il se déroule dans d'excellentes conditions cette année encore. Si le GP est menacé pour des raisons financières parce que la FFSA ne veut pas organiser d'évènement en perdant de l'argent, nous n'en sommes pas là car des discussions vont avoir lieu, y compris ce week-end. (ndlr: la ministre des Sports Roselyne Bachelot est attendue dimanche à Magny-Cours où elle devrait s'entretenir avec Ecclestone).

Si l'on parle de la menace contenue dans la déclaration de Bernie Ecclestone, les acteurs ont signé des contrats. Le notre est pleinement rempli, je m'inscris dans le cadre adopté en 2004 (lors du renouvellement du contrat pour l'organisation du GP). Notre prestation est tournée vers la réussite de 2007. Ensuite, il faut un Grand Prix en France et je le veux à Magny-Cours.

Q: Comment considérez-vous la concurrence des circuits urbains?

GD: La course est devenue aussi un évènement marketing de grande importance. Mais je suis attaché à la sécurité et donc aux circuits permanents qui permettent également de limiter les nuisances engendrées par les circuits en ville. Mais force est de constater qu'il y a une tendance à l'événementiel urbain et donc à nous de nous remettre en cause, d'investir et de nous moderniser. Je suis conscient des problèmes posés par la mondialisation et l'élévation des standards des circuits. Il est d'autant plus difficile pour nous de réagir que nous sommes freinés par la lenteur administrative et dans un pays autophobe.

Q: A combien chiffrez-vous les investissements nécessaires?

GD: Pour refaire le bâtiment du circuit, 30 millions d'euros. C'est inférieur au salaire annuel d'un joueur de football de renommée internationale. Pour le reste, le circuit appartient au département, il y a des contrats de projet avec les collectivités locales, régionales et avec l'Etat. Nous avons un programme en lien avec la Fédération et le département, il faut le mettre en oeuvre. Il faut un hôtel de standing international aux abords du circuit, pour cela il faut trouver un partenaire. Pour l'autoroute, il faut une volonté politique nationale.

Q: Que ferez-vous si la FFSA se retire?

GD: Je ne veux pas me situer dans cette perspective. Je m'inscris dans le contrat qui existe. Si l'évènement dont vous parlez se produit, il faudra examiner la situation. Je réagirai si cette éventualité se présente. Mais dans un partenariat, il faut que les deux parties regardent l'avenir ensemble, même lorsque cela va mal.

Source : AFP