Cela fait assez longtemps qu'une telle évolution technique n'aura pas suscité un tel débat en Formule 1 !

L'élément en question est, vous l'aurez deviné: le KERS !

Ce système qui a pour but de récupére l'énergie dissipée au freinage n'est pas perçu de la même manière par les écuries. Offrant plus de puissance, il est en revanche lourd (entre 30 et 40 Kg), mais surtout, n'est pas encore fiabilisé totalement.

Chez les pessimistes, on retrouve Mark Webber:

«Je ne suis pas particulièrement gros, mais malheureusement, il se pourrait que le système soit plus dur à utiliser pour les garçons comme moi. Plus vous serez légers, plus vous aurez d'options de répartition du poids dans la monoplace. Cela ne doit pas devenir une excuse, mais, la saison prochaine, pour la première fois depuis les années 80, le poids du pilote pourrait avoir une influence sur les temps au tour.»

Son nouveau coéquiper chez Red Bull, la star montante Sebastian Vettel, n'est pas non plus conquis par ce système:

«L'introduire la saison prochaine est une erreur. C'est ma principale inquiétude pour l'année prochaine, a précisé l'Allemand. Sera-t-il assez sûr pour être utilisé en course ? Il doit nous permettre d'aller plus vite et être fiable à 100%. D'ici au début de la saison, le temps va passer vite, et j'espère que tout le monde veillera à ce qu'il ne mette personne en danger, pilotes ou mécaniciens.»

Autre point de vue, chez Ferrari, où di Montezemolo y voit l'impact financier:

«L'avenir avec cette nouvelle technologie me semble bien compliqué. Nous pensons qu'introduire le KERS dès la saison prochaine est une erreur, même si nous voyons notre discipline comme une vitrine technologique. Mais il faut bien comprendre que le système sur les F1 sera très différent de celui utilisé sur la route.»

Chez Williams, on souligne la difficulté de le mettre au point, comme le dit Patrick Head:

«Potentiellement, le système doit pouvoir nous faire gagner entre 0,1 seconde et 0,3 seconde au tour, au mieux 0,35, sans prendre en compte le fait qu'il devrait faciliter les dépassements. Mais ne pas avoir une répartition du poids parfaite dans la monoplace entre le train avant et le train arrière nous fera certainement perdre plus que ces deux dixièmes. Cette nouveauté nous propose donc un sacré challenge et il se pourrait que certaines équipes ne l'utilisent pas dès le début de la saison».

Mario Theissen confirme que BMW s'est complètement lancé dans la bataille:

«Nous ne pouvons pas accepter ce report. Notamment parce que le plus gros de notre investissement est déjà effectué. Si nous devions le supprimer, il nous faudrait redessiner la voiture, et cela nous coûterait encore plus cher. De plus, nous sommes convaincus que le KERS est une bonne idée, pour BMW mais aussi pour la F1. Et aucune évolution technologique ne devient moins chère en repoussant son application.»

Qui a dit que les F1 étaient figées ?

Source: L'équipe.fr