Lorsque Tony Fernandes a décidé de monter de toutes pièces une équipe de F1, il a obtenu du gouvernement malaisien et de Proton le droit d'utiliser le blason Lotus et le titre Lotus Racing pour habiller son équipe. Bien évidemment, Lotus Cars, également propriété de Proton, n'était pas impliqué et ne voyait pas d'un très bon œil ce deal qui pouvait porter atteinte à l'image de la marque. Mais tout s'était bien déroulé jusque là, jusqu'à la semaine dernière. Tony Fernandes a semble-t-il dépasser la ligne jaune en rachetant à David Hunt le blason historique Team Lotus afin de rebaptiser son écurie l'an prochain.

Proton pas content du tout (mais pourquoi n'avaient-ils pas racheté ce nom eux-même?!), a décidé que s'en était trop et a rompu les liens avec 1 Malaysia RT et Tony Fernandes. Mais ce dernier ne compte pas en rester là et estime avoir le droit d'utiliser le nom Team Lotus qu'il vient de racheter, ce que conteste Proton qui dit avoir les droits exclusifs sur le nom Lotus dans le secteur automobile. Les avocats des entreprises de Tony Fernandes ont donc lancé une procédure devant la Haute Cour pour faire valoir ses droits en s'appuyant sur des décisions de justice précédentes qui avaient déjà interdit par le passé à Proton d'utiliser le nom Team Lotus. Un nom détenu aujourd'hui par 1Malaysia RT !

Pour 1Malaysia RT, le débat sur la licence Lotus retirée par Proton n'est pas un problème, encore moins la fin du sponsoring qui ne représentait que 1,5% du budget global de l'équipe. En fait, l'accord entre1Malaysia RT et Proton était un parrainage assorti de la location du nom Lotus Racing conclu pour une seule année.

Tony Fernandes joue apparemment une partie de bras de fer avec Proton et tente de se mettre dans la poche les fans de Malaisie en rappelant tous les investissements qu'il a consenti pour faire de son aventure un succès et en pointant l'immobilisme de Proton et du gouvernement. Il a aussi rappelé la première mondiale dont son équipe a été l'auteur lorsque elle a fait rouler le plus jeune pilote en F1, le malais Nabil Jeffri. Et de conclure en affirmant ne pas comprendre pourquoi le Groupe Lotus n'a pas souhaiter le soutenir et bénéficier d'une exposition mondiale qui ne leur coutait quasiment rien.

Bref, on imagine que Tony Fernandez a des ambitions autre que celle d'être le patron d'une compagnie d'aviation. Reste à savoir s'il veut entrer en politique ou simplement prendre le contrôle de Lotus, voire même de Proton.