Nicolas Todt n'est pas naïf et sait très bien que les considérations financières ont souvent dicté le choix des équipes dans la constitution de leur line-up par le passé. Toutefois, il semble que cette pratique se soit considérablement développée ces dernières saisons au point de barrer la route des pilotes n'ayant pas d'autres valeurs à proposer que leur talent.

« Je suis très inquiet parce que jusqu'à il y a quelques années, les pilotes pouvaient parvenir en F1 sur leur seul mérite. Les pilotes payants étaient alors recrutés par de petites équipes et n'étaient pas si nombreux. Mais en raison de la crise économique et des difficultés pour les équipes à boucler leur budget grâce aux sponsors, les pilotes les plus méritants n'arrivent plus à trouver la voie vers la F1. Ceci concerne les petites mais aussi les équipes de milieu de grille aujourd'hui.


En tant que manager de pilotes, mon travail consiste à investir beaucoup d'argent sur des pilotes dans des disciplines inférieures afin de leur permettre d'accéder ensuite à la F1 mais de nos jours, obtenir de très bons résultats dans des disciplines prestigieuses n'est plus du tout une garantie d'accès à la F1. Paradoxalement, si'l y a plus de baquets en F1 aujourd'hui, il est en fait beaucoup plus difficile d'y accéder.


J'espère que Jules Bianchi fera une très bonne saison de GP2 l'an prochain mais je suis conscient que si je n'arrive pas à trouver un sponsor ou un financier pour le supporter, même s'il domine le championnat, je n'aurai pas la certitude de trouver un baquet pour lui en F1.

Dans le futurs, seuls ceux qui parviendront signer d'excellents résultats tout en décrochant un gros sponsor ou qui se lieront très jeune à des structures telles que celles de Red Bull, Mercedes ou McLaren auront une vraie chance. Sans ce soutien économique fort, personne ne peut garantir un accès à la F1. Ce sera très difficile pour tous les autres »


Le sport automobile est plus que jamais un sport de riches ...


via autosport