La lecture du dernier Auto Hebdo est instructive à plus d'un titre. Tout d'abord, l'hebdo est toujours instructif sur les choses du sport automobile et ensuite, il nous apprend (en tout cas à moi) les raisons qui ont poussé un jour Jean Todt à dire : "Tant que je serai chez Ferrari, Alonso n'y viendra pas".

Patrick Camus qui suit la F1 depuis des décennies fait remonter les premiers contacts entre Ferrari et Alonso en 1999. L'espagnol vient de remporter la Formule Nissan dans l'écurie d'Adrian Campos pour sa toute première saison en monoplace et en récompense il obtient un test en F1 chez Minardi.

F1 : les vraies raisons de la brouille Todt-Alonso

À Jerez, sous la pluie, Fernando Alonso est si impressionnant que les responsables du team lui intime l'ordre de rentrer aux stands de peur de le voir sortir. Giancarlo Minardi lui demande d'aller se faire les griffes en F3000 en 2000 avant de se revoir en fin de saison. Campos lui dégotte un volant chez Astromega et pour sa seconde saison en sport auto et sa première en F3000, il réalise des coups d'éclats et remporte la victoire à Spa. Depuis le début de saison, Ferrari a un œil très attentif sur lui.

F1 : les vraies raisons de la brouille Todt-Alonso

Au cours de l'été, Adrian Campos passe ses vacances au Kenya chez Flavio Briatore et lui parle de son protégé. Roublard et avisé, Briatore feint l'indifférence mais accepte du bout des lèvres de s'occuper de l'espagnol en lui glissant un chèque de 250.000$ ainsi qu'un Pass F1 lui garantissant l'accès partout sur tous les Grand Prix. Et il lui accorde même le droit de faire croire qu'il est toujours le manager d'Alonso !

À peine quelques jours plus tard, Ferrari sort du bois et contacte Adrian Campos au sujet de son pilote. L'ex manager "oublie" de leur préciser qu'il n'est plus responsable de la destinée d'Alonso et laisse les discussions débuter et les négociations avancer. Les quiproquos grossissent et Ferrari ne découvrira la vérité qu'assez tard : le vrai manager d'Alonso c'est Briatore. Colère noire chez les Rouges.

Jean Todt n'oubliera jamais cet épisode et décrètera Alonso indésirable à Maranello. Fin de l'histoire.

Pour compléter le sujet sachez que jusqu'à récemment (on ne sait pas encore exactement comment est géré le bannissement de Briatore), le management d'Alonso était divisé en 2 parties. Si la partie gestion d'image était effectivement confiée à Flavio Briatore, l'italien n'avait aucun pouvoir sur les négociations concernant les transferts et les sponsors du pilote champion du monde. Cette partie non-négligeable est confiée à la société de Luis Garcia-Abad, ce qui rendit par exemple possible le départ chez McLaren contre l'avis de Briatore et les négociations avec Ferrari qui datent de très longtemps. Il semble que Räikkonen était un choix de Todt, pas celui de Montezemolo qui aurait toujours préféré Alonso. Quant au finlandais il a avoué être au courant de son départ de Ferrari "depuis assez longtemps maintenant".