Lionel Lucas vous avait déjà informé du projet. C'est désormais officiel, il y aura bien un Grand Prix à Valence l'année prochaine. Mais à quel prix ?

Francisco Camps, le président du gouvernement régional de Valence, Rita Barbera la maire de la ville, et Bernie Ecclestone, le grand argentier de la Formule 1, l'ont annoncé ensemble jeudi dernier : l'Espagne accueillera un second Grand Prix en 2008.

Située à l'est de l'Espagne, la ville organisera pendant au moins six ans ce Grand Prix dit d'Europe puisqu'un pays ne peut avoir deux GP à son nom et que cette appellation est disponible depuis cette année. Rappelons que c'est en Allemagne et en 2006 que le Grand Prix d'Europe a eu lieu pour la dernière fois. Il porte aujourd'hui le nom de Grand Prix d'Allemagne.

A l'instar du GP de Monaco, cette course se déroulera en pleine ville... enfin, si la droite est réélue !

En effet, Bernie Ecclestone a laissé entendre que l'accord sera définitivement finalisé uniquement si la droite remporte les prochaines élections législatives. On croit rêver et pourtant l'organisation du GP d'Europe semble dépendre de la réélection de son grand ami Francisco Camps, membre du Parti Populaire (PP). De son côté, le Parti Socialiste espagnol (PSOE) a présenté un recours devant la Commission électorale nationale s'indignant de cette prise de position considérée comme un « chantage intolérable ».

Le circuit urbain a beau susciter l'enthousiasme du public espagnol, Fernando Alonso ne s'est pas gêné pour faire part de son « incompréhension » concernant la tenue d'un deuxième Grand Prix en Espagne. « Depuis quelques années, la direction prise par la F1 est celle de la sécurité : on a rajouté une chicane au circuit de Barcelone pour ces raisons alors que pour le pilotage elle est néfaste. Et là, on va faire une course en ville alors qu'il existe un circuit à 30 kilomètres de là... c'est difficile à comprendre. Qu'il y ait deux Grands Prix en Espagne, c'est surtout bien pour le public... car pour nous pilotes, cela ne change pas grand-chose. »

On peut s'indigner du faible entrain manifesté par le double champion du monde en titre et tout simplement rester sans voix face à la pression exercée par Ecclestone... Reste à attendre le scrutin du 27 mai prochain.