La saison 2008 de Formule 3 Euro Série a été particulièrement riche. Elle a permis de mettre en avant de nouveaux pilotes prometteurs, dont le Français Jules Bianchi, la confirmation de talents déjà programmés pour aller briller dans d’autres disciplines, comme Nico Hülkenberg. Elle a également été marquée par l’arrivée en tant que motoriste de Volkswagen. Et puis, côté français toujours, elle a vu l’arrivée de l’écurie SG Formula dans cette discipline très disputée.

A l’heure du bilan, voici quels enseignements en tire le team manager Stéphane Guérin. Précisons qu’il s’agit d’une interview diffusée sous forme de communiqué de presse.

Quelles sont vos conclusions à propos de l’épreuve de clôture à Hockenheim ?

Dans le cas de figure d’une piste offrant peu de grip, nous avons souvent été moins performants, et c’était le cas à Hockenheim. Ce phénomène a été aggravé par une gestion de la séance de qualification qui n’a pas excellente de la part de nos pilotes. Sans quoi, un chrono parmi les dix premiers était tout à fait jouable.

Comment jugez-vous le bilan de vos troupes sur l’ensemble de la saison ?

Le bilan 2008 est globalement très positif. Nous savions que le challenge serait extrêmement difficile à relever. Nous avons obtenu nos deux premiers podiums au Mugello et à Zandvoort avec le coup de pouce de la grille inversée, qui est un système que je n’apprécie guère, même si cela aide à progresser. Je retiens surtout les vraies performances de vitesse pure. A Brands Hatch, Yann Clairay est monté sur le podium de la course 1, donc sans le concours de la grille inversée. Quelques semaines plus tard à Barcelone, il a signé le 2ème temps des qualifications avant de mener la moitié de la course en pneus usagés face au leader du championnat qui était en pneus neufs ! Des équipes plus expérimentées n’ont pas toujours affiché ce niveau de performance. Malheureusement, nous sommes passés à côté des deux derniers meetings.

Serez-vous au Grand Prix de Macao ?

Nous sommes déjà entièrement tournés vers 2009. Nous avons pris le parti de ne pas nous rendre à Macao, malgré la demande de certains de nos partenaires tels que Toyota. C’est la plus grande course de Formule 3 au monde, mais elle impose une logistique très lourde. Aller à Macao nous aurait empêchés d’effectuer des tests pendant un mois avec l’ensemble de nos voitures. Nous pensons avoir plus à gagner à rester en Europe, afin d’évoluer techniquement et de faire progresser nos pilotes 2009. Nous avons déjà planifié deux jours de tests par semaine jusqu’au 18 décembre, au Portugal, en Espagne et en France. Il faut savoir qu’ensuite, Il est interdit de rouler avant le 10 mars, date du début des séances officielles.

Quels sont vos axes prioritaires pour les semaines à venir ?

Le premier travail est de bien choisir les pilotes, sachant que nous avons aussi posé une candidature pour engager une quatrième voiture. Ensuite, nous allons renforcer la recherche et le développement. En 2008, nous avons privilégié l’aspect mécanique, comme par exemple le point fondamental du freinage, au détriment de l’aérodynamique. Il est donc prévu de consacrer davantage de moyens aux études en soufflerie, et de faire des essais de ligne droite. Nous avons pas mal de choses à tester dans les tiroirs. Il faut combler nos lacunes, en particulier sur les pistes qui offrent peu d’adhérence. Le calendrier de la F3 Euro Série comporte des circuits dont il n’est pas facile d’anticiper toutes les caractéristiques, mais nous sommes en général parvenus à faire preuve d’une grosse capacité de réaction, à bien progresser au fur et à mesure du déroulement d’un meeting. Les enseignements tirés de la campagne 2008 nous serons utiles l’an prochain.

2009 sera donc forcément meilleure que 2008 ?

Nous attaquerons 2009 en connaissant nos forces et nos faiblesses, les écueils à éviter, et en sachant sur quels domaines nous focaliser. Mais le schéma est semblable pour un pilote qui débute : il faut éviter le piège de la deuxième année, qui est souvent encore plus dure à ce niveau. C’est pourquoi nous allons mobiliser toutes les énergies que ce soit en terme de pilotes, de technique, de management ou de logistique. Il faudra encore plus de travail et de rigueur, car le plus dur est toujours devant nous.