Taillée pour l'endurance

Abandonnée à son sort, la LM poursuit presque timidement sa carrière sportive. En juin 1964, elle décroche sa première victoire internationale aux 12 heures de Reims, mais dans les épreuves plus relevées, elle est condamnée à la figuration face aux "vrais" prototypes et doit se contenter de dominer les GT. Dépassée, déjà démodée, mais solide et à l'aise sur la plupart des terrains, la LM va tout de même se forger un solide palmarès au gré des opportunités et du talent de ses pilotes. En juin 1965, Jochen Rindt et Masten Gregory vont en fournir la preuve. Dépités de ne pourvoir prendre le départ des 24 Heures au volant d'un vrai "proto", l'Autrichien et l'Américain qui en plus s'apprécient modérément vont tout faire pour achever leur corvée le plus vite possible.

Le V12 constamment poussé à 9000 tours au lieu des 7000 prescrits par le manuel refuse pourtant de casser ! Profitant de la débâcle des prototypes Ferrari et Ford, la LM prend la tête et franchit victorieusement la ligne d'arrivée... avant de tomber en morceaux. La bannie tient enfin sa revanche, mais elle connaît une gloire à laquelle elle n'est pas préparée. Un peu à l'image d'une doublure de cinéma qui volerait le premier rôle à la vedette ! Naturellement Ferrari entretient volontairement le flou en "oubliant" de citer le type de la voiture victorieuse, car il faut bien faire oublier la déroute des fiers prototypes de la Scuderia. Privée d'identité, elle se voit maintenant privée de la gloire qui lui revient et retombe dans l'anonymat. Discrète, elle n'en poursuit pas moins sa carrière. En 1968, Piper-Attwood parviendront à terminer à une honorable 7e place avec la seule des LM rescapées, alors que l'année suivante, la voiture victorieuse du NART en 1965 accrochera encore une bonne 8e place, marquant ainsi la dernière participation d'une LM au Mans.

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