Avec la Farboud GTS, l'Angleterre confirme encore une fois sa place de nation la plus « automobilistique » au monde. La recette est pourtant simple : une forte attirance pour les driving machines qui cohabite avec une législation peu contraignante, acceptant que quasiment tout ce qui roule soit street legal et le tour est joué : des objets roulants non identifiés comme peuvent l'être une Ariel Atom voient le jour, fruits du travail d'artisans passionnés. La Farboud GTS ne joue pas totalement dans la même cour, elle passerait pour une voiture raisonnable à coté d'une Caterham mais profite du même terrain fertile à la création automobile pour les petits constructeurs, notamment en terme de normes et d'homologation. Il faut dire que le directeur de Farboud a été 25 ans directeur de Marcos : forcément, ça aide.

A la manière de Noble, la Farboud GTS concilie poids plume (1055kgs) grâce à un châssis tubulaire et à une carrosserie en fibre de carbone, dimensions contenues (4m20 de longueur, soit un peu moins que la Mégane dci de votre voisin) et un moteur puissant : un V6 3litres d'origine Ford de 275 cv ou de 375 cv dans sa version suralimentée, qui, justement, est le même que Noble utilise dans sa M12-GTO 3R. Quant à lui, le freinage est confié à des disques de 350mm garnis d'étriers AP Racing à 4 pistons, encore une fois, comme chez Noble.

Vous avez dit sœurs ennemies ? Pas exactement : Farboud se veut « voiture de tous les jours » en incluant des équipements de confort comme la climatisation ou une radio CD et en adoptant une ligne pure dénuée d'ailerons démesurés alors que la Noble M12-GTO 3R semble s'être échappée du circuit. Pourtant, sous ses habits de demoiselle des beaux quartiers, la Farboud GTS cache un cœur d'athlète. Dr Jeckyll and Mr Hide ?

Les performances annoncées sont époustouflantes avec un 0-100km/h abattu en 3.8 secondes pour la version bi-turbo préparée par Cosworth, soit trois petits dixièmes de plus que la mirifique Ferrari Enzo. Mêmes si les chiffres constructeur sont toujours à prendre avec circonspection, ils laissent transparaître le potentiel de l'engin. Coté suspensions, l'amortissement entièrement réglable devrait permettre d'envisager sereinement les sorties sur circuit.

Pour terminer, la bonne nouvelle, c'est que cette petite merveille à 68000€ pièce a déjà convaincu de nombreux acheteurs, et qu'après les USA, c'est le Japon qui est la prochaine cible de la marque ; la mauvaise c'est qu'il n'y a comme d'habitude que d'infimes chances de voir la belle débarquer en France.