Le mois dernier, il s'est vendu exactement 421 815 véhicules d'occasion, soit une baisse de 0,1 % par rapport à 2009. Une stabilité de façade qui cache en réalité un marché vraiment très morose puisque que l'on se compare à une année 2009 qui était déjà en baisse de 10,6 % par rapport à 2008, année de référence "avant crise".

Alors que se passe-t-il ? Les français ne sont-ils plus intéressés par l'automobile ? N'ont-ils plus l'envie d'acheter, ou bien tout simplement… plus les moyens ? Difficile à dire. L'analyse devrait pourtant être plus favorable. Que diantre ! La baisse des bonus écologiques, ainsi que celle de la prime à la casse devrait en toute logique donner un coup de fouet au marché de l'occasion, rendu par conséquent à nouveau plus attractif.

Or les occasions récentes, si elles ne perdent plus de terrain, n'en gagnent pas beaucoup. Les 34 560 transactions enregistrées le mois derniers ne représentent que + 0,2 % par rapport à 2009. Pas de quoi pavoiser loin de là. Plusieurs explications pourtant. Premièrement, alors que l'on s'attendait à un coup d'arrêt sur les promotions à la fin de l'année dernière, les constructeurs ont au contraire presque intensifié le feu pour soutenir leurs ventes, quitte à compenser la baisse des aides gouvernementales. Et ça, c'est mauvais pour le marché de l'occasion récente. Ensuite, les vendeurs d'occasions n'ont peut-être pas suffisamment ajusté les prix de ces mêmes véhicules, ce qui ne les a pas rendus si attractifs. Enfin, n'oublions pas le côté irrationnel (ou bien très rationnel, cela dépend de votre degré d'optimisme) qui peut pousser à arbitrer en faveur de l'épargne plutôt que de l'achat d'une nouvelle voiture, si l'on pense que la crise n'est pas finie, par exemple… Pour confirmer ce constat, les ventes d'occasions âgées entre 1 et 5 ans reculent elles de 2 %, à 124 691 échanges. La encore, les professionnels, vendeurs majoritaires dans cette tranche d'âge, souffrent.

Par contre les occasions de plus de 5 ans progressent, d'un petit 0,9 % seulement par rapport à 2009, soit un score encore bien plus faible qu'en 2008. En tout 262 564 transactions ont eu lieu.

Serait-on donc arrivé au point le plus bas, aux chiffres les plus noirs sur ce marché Ô combien important de la seconde main ? On peut le penser. En tous cas la reprise se fait attendre, elle est espérée par de nombreux professionnels, et même par les constructeurs eux-mêmes, qui investissent de plus en plus sur le marché du VO, en espérant que ce soit rentable. Mais il semble que tant que les constructeurs feront des efforts sur le neuf, et que le spectre de la crise planera encore, les choses restent difficiles.