Quels progrès par rapport à sa devancière 155 ! La fiabilité globale, sans être exceptionnelle, est enfin honorable pour la catégorie, ce qui n'est pas peu dire pour une Alfa Romeo, marque traditionnellement affublée d'une réputation peu flatteuse sur ce poste.

Les 156 ne sont toutefois pas totalement exemptes de défaillances. Sur l'ensemble des moteurs JTD, on a recensé quelques problèmes de pompe d'injection sur les premiers modèles, occasionnant des fuites et des pannes. Les 1.9 JTD sont plus affectés, avec de rares cas de rupture de la courroie de distribution ou de la courroie d'accessoires, ainsi que de possibles fuites de la rampe commune.

En essence, les moteurs 1.8 et 2.0 souffrent d'un ralenti très instable. Une campagne de rappels a été organisée fin 1998 pour y remédier. Tous les blocs 4-cylindres des millésimes 1998 à 2000 ont souffert d'une distribution bruyante, causée par le système de commande variable des arbres à cames. Le problème est résolu en usine depuis février 1999 ; pour les modèles antérieurs, il existait un remède en après-vente, mais les 156 n'en ont pas toutes bénéficié. Sur les organes mécaniques annexes, les capteurs d'ABS ont été remplacés à l'automne 1998, dans le cadre d'un rappel, à cause de dysfonctionnements.

On note également des claquements du train avant, atténués en après-vente par le remplacement des silent-blocs. L'assistance de direction, sur les premiers modèles, s'avérait bruyante lors des manouvres. Un rappel a été organisé en septembre 1998, pour le remplacement des roulements. On note également des défaillances d'accélérateur électronique sur les modèles V6, entraînant parfois l'impossibilité momentanée de dépasser un certain régime moteur.

D'autre part, la conception de la goulotte de réservoir est à l'origine de refoulements lors du remplissage. Les soucis les plus sérieux concernent la boîte Selespeed, souffrant de dysfonctionnements chroniques (levier imprécis et rapports s'enclenchant difficilement en mode séquentiel, à-coups de transmission dus au manque de douceur de l'embrayage robotisé) pour les modèles produits entre mars 1999 (date de commercialisation) et début 2000.

Au chapitre des accessoires, on relève des avaries de fonctionnement sur les télécommandes de verrouillage centralisé, assortis de problèmes d'anti-démarrage (dépendant de la télécommande) sur les premiers exemplaires. Une rectification a été portée au printemps 1998 en après-vente. Enfin, sur les modèles JTD assemblés avant 2000, la jauge à carburant délivrait des informations imprécises. Les exemplaires concernés ont fait l'objet d'une remise à niveau lors des révisions dans le réseau.

Au final, un bilan fiabilité mitigé, mais qui reste globalement satisfaisant, pour deux raisons. D'une part, la 156 est tout de même la première Alfa Romeo à pouvoir s'enorgueillir d'une fiabilité convenable. D'autre part et surtout dans la mesure où le constructeur a "joué la transparence" au maximum, en organisant des campagnes de rappels et en prenant l'initiative de communiquer les listes des dysfonctionnements à l'ensemble de son réseau, chargé de procéder aux rectifications dans le cadre de l'entretien courant.