Plutôt bien pour une voiture italienne de cette génération et même pas mal du tout pour une sportive de cette trempe. Bon, il ne faut pas s'attendre à un taux de pannes inférieur à celui d'une Mercedes E 250 turbo-diesel, hein ! Mais bon, à l'exception de problèmes de distribution rémanents sur les 16V, rien de très grave.

Carrosserie : Corrosion possible, surtout pour les premiers millésimes. Vérifier les points traditionnels comme bas de caisse, passages de roues, bord du pare-brise. La qualité de la peinture, irrégulière d'une auto à l'autre, est souvent médiocre jusqu'en 1990, en net progrès par la suite et quasiment parfaite pour l'Evo II. Palettes d'ouverture des portes en plastique indigne sur tous millésimes. Malgré les renforcements de la structure, les versions à voies élargies Evolution sont soumises à de fortes contraintes, d'autant plus importantes que la dimension des pneumatiques est passée de 185/60 R 14 sur la Delta HF 4WD à 205/50 VR 15 sur l'Evo 1 fin 1991, de surcroît avec un grip incomparable entre le MXV et le Pilot MXX3. Les Evo demandent donc à être inspectées minutieusement avant achat (faire vérifier la caisse par un professionnel si nécessaire), surtout celles qui ont troqués ressorts et amortisseurs d'origine pour des éléments plus courts et plus fortement tarés. L'attention s'impose notamment au niveau du tablier avant susceptible de se fissurer avec l'âge, très coûteux à réparer.

Mécanique : Quelques autos ont dépassé 200 000 km sans avoir changé aucun organe essentiel. Vu le rendement des moteurs, leur durée de vie est acceptable avec plus de 120 000 km en moyenne. Sérieux risque de rupture de la courroie de distribution bien avant ce terme (implique au minimum haut moteur à changer), surtout sur les premières 16V (89-91). Rares cas de casse de boîte avant 110 000 km. Transmission intégrale très fiable pour toutes les versions, au moins égale à Audi et nettement supérieure par exemple à celle rencontrée chez Peugeot par la 405Mi 16 4x4 ou T16.

Électricité : À l'instar de la plupart des italiennes de l'époque, les avatars sont nombreux, même s'il ne s'agit souvent que de broutilles comme des cosses oxydées, des témoins d'alerte au tableau de bord qui s'allument sans raison, etc. Les problèmes sont généralement tout bêtes donc, mais le circuit électrique est lui plutôt complexe.

Entretien : Comme toute sportive de haut niveau, la Delta HF Intégrale demande un suivi régulier et rigoureux, disons-le, assez coûteux. Les férus de mécanique adeptes du "do it yourself" devront se procurer les schémas techniques pour tenter de s'en sortir dans cette usine à gaz. Quant à laisser œuvrer un professionnel, il y a peu de chances que l'agent Fiat ou Lancia le plus proche de chez vous soit compétent. Il vaut parfois mieux s'adresser à un préparateur qui a suivi quelques Intégrale à leurs heures de gloire, qui n'a pas trop perdu la main et a conservé l'outillage adéquat. Il en reste quelques dizaines à travers l'Hexagone, comme Fornage à Reims (tél : 03 26 77 88 03), filiale du concessionnaire Fiat-Lancia local qui propose d'ailleurs toujours des préparations moteur appréciées. La disponibilité des pièces d'origine commence à sérieusement poser problème, pour certaines au moins. Et les prix ne sont pas donnés. Les pièces de récupération ne sont pas trop difficiles à trouver. Mais le meilleur espoir de pérennité de l'Intégrale reste la fabrication ou le reconditionnement de lots de pièces comme pour les anciennes de collection, tâche à laquelle commencent à s'atteler quelques spécialistes. C'est de bon augure pour la survie de l'espèce comme pour les futurs acquéreurs.