Sergio Marchionne prend une posture de vautour bienfaiteur lorsqu'il essaie de reprendre Chrysler et Opel. Sans débourser un euro, le patron du groupe Fiat a déjà réussi à se "payer" Chrysler et visiblement, il tente de faire la même chose avec Opel.

Ainsi après avoir rencontré les patrons de GM, puis ceux d'Opel ainsi que les responsables du gouvernement allemand, Sergio Marchionne tente le passage en force. Il ne s'en cache pas et déclare dans les colonnes de The Economist :

"J'ai dit au gouvernement allemand, 'Si vous avez une meilleure offre prenez-là !'"

Comprenez : si vous préférez vendre à des chinois ou des indiens ....

Pour les allemands la proposition de Fiat inquiète à plus d'un titre. Les 2 marques généralistes étant par trop concurrente, les syndicats et le gouvernement redoutent la casse sociale qui découlera d'une union Fiat/Opel.

Là aussi, Marchionne qui dément la rumeur qui le voyait déjà supprimer 18.000 emplois et fermer des usines est plutôt clair sur ses intentions :

" Il y aura des choix difficiles à faire mais c'est maintenant qu'il faut les faire. Il faut être honnête et identifier les problèmes pour mieux les affronter. Nous devons saisir l'opportunité pour ne pas traîner ces problèmes industriels dans le futur. Si nous réussissons à mettre d'accord les partenaires sociaux, nous réussirons à trouver une grande solution pour l'Europe. C'est un grand défi pour l'Europe."

Le tout est maintenant de définir ce que "problèmes industriels" signifie exactement.

Les synergies Opel/Fiat pourraient générer 1,4 milliard d’euros de gains par an, selon Reuters mais d'autres analyses pointent du doigt les risques encourus par Fiat dans ces opérations qui rappellent furieusement les tentatives, toutes ratées, de Renault et AMC, Fiat-GM ou encore Daimler-Chrysler. Mais au crédit de Marchionne, les circonstances sont différentes et plutôt à son avantage.