Tout part de la tribune d'un éditorialiste anglais du Financial Times qui évoque le cas de figure étonnant d'une alliance entre nos 2 constructeurs français. Pour Paul Betts, Carlos Ghosn devrait arrêter de courtiser les américains pour se tourner vers son voisin de PSA. Une fusion des constructeurs français est, pour lui, la seule solution pour parvenir à dégager une marge acceptable sur un marché sursaturé.

Pour Paul Betts qui doit forcément avoir en tête l'exemple douloureux de l'industrie automobile britannique aujourd'hui disparue, la France ne peut se payer durablement le luxe de détenir 2 constructeurs nationaux, qui plus est, en concurrence directe sur le segment très difficile des généralistes. Plutôt que de se combattre, la solution serait donc de s'unir.

Toujours selon l'éditorialiste anglais, le sujet tabou n'est toujours pas évoqué mais il pense que l'arrivée de Christian Streiff à la tête de PSA peut changer la donne. Remarquons ironiquement que les politiques mises en place par les 2 groupes sont très similaires. Selon Paul Betts, Streiff est plus ouvert à l'idée d'alliance que ne l'étaient ses prédécesseurs. Et argument final, il pense que ce projet aurait le soutien d'un Nicolas Sarkozy, défenseur et fomenteur de 'champions français de l'industrie'.

Alors, élucubration anglaise bien lointaine des réalités économiques et surtout philosophiques des 2 groupes ou seule solution à terme pour continuer à exister ?

Mon petit avis là dessus est que, plus qu'une fusion, des coopérations dans des secteurs technologiques majeurs feraient sens. Mais de là à tenter de rapprocher 2 ennemis intimes qui ont pris pour habitude d'exister chacun en opposition avec l'autre (en France du moins), il y a un pas que je n'imagine pas possible de franchir d'ici quelques longues années.

Maintenant, il est vrai que des patrons tels que Carlos Ghosn ou Christian Streiff ont certainement une vision plus globale de l'industrie automobile que ne l'avaient les Schweitzer et Folz d'il n'y a pas si longtemps. Vaste débat.

source d'inspiration: La Tribune