Au sein de l'industrie pétrolière et parmi les experts du secteur, le "pic pétrolier" ("peak oil" en anglais) est au coeur du débat. La définition du "pic pétrolier" : la production de pétrole atteint son maximum puis commence à baisser dans le monde. Aujourd'hui, lors d'une conférence à Paris sur les activités parapétrolières, le directeur exploration production de Gaz de France (GDF) Didier Holleaux a affirmé aujourd'hui que le "pic pétrolier" sera plus déterminé par les contraintes de diminution de CO2 que par l'épuisement des réserves. Il a indiqué : "In fine, la quantité de gaz et d'huiles sera plus déterminée par la contrainte carbone que par les réserves disponibles. La contrainte carbone aura un impact sur notre industrie. La question est de savoir quand."

Le rapport du Centre d'analyse stratégique sur les perspectives énergétiques pour la France, rédigé par Jean Syrota et publié hier (voir news), va dans le sens de la vision de GDF. Par contre, un directeur de Total juge que diminuer les émissions de carbone participant au réchauffement du climat n'est pas une limitation à la production de pétrole même si ce phénomène doit être pris en compte. Patrick Pouyanne, directeur stratégie croissance recherche en exploration-production du groupe pétrolier Total ne prévoit pas de "pic pétrolier" mais un "plateau de 100 à 110 millions de barils par jour" qui sera atteint vers 2015-2020 et qui restera à ce niveau pendant plusieurs années. Selon lui, la réduction des émissions de carbone sera intégrée dans le prix du brut. Le but de Total est d'arriver à traiter le CO2 à 50 dollars la tonne, ce qui a un impact de 5 à 10 dollars sur le baril de pétrole. Claude Mandil, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie, a mentionné qu'il ne croyait pas beaucoup au "peak oil" car on sous-estime gravement le progrès technique pour découvrir d'autres réserves.

(Source : AFP Photo : starbulletin)