Décidément, la vie entre fournisseurs et constructeurs devient nauséabonde. La tension sur les prix est telle que les firmes automobiles tentent de reporter sur leurs équipementiers, le poids des économies à réaliser. Déjà que la moindre erreur engendrant un rappel est directement facturée au prestataire du système incriminé, voilà que les hausses de tarifs sont sujettes à chantage. Goodyear a dit non et refuse de livrer les usines General Motors en boules de gomme. Pas de mystère, sans cela une auto marche forcément moins bien.

En fait, la hausse du coût des matières premières met les fabricants de pneumatiques dans l'embarras. Les marges n'étant pas non plus étirables à l'envi, il y a un moment où la hausse des tarifs doit être présentée à l'acheteur.

Pour un contrat de fourniture de plus de 8 millions de pneumatiques par an, Goodyear demandait un surplus de 22.3 millions de dollars pour compenser ses coûts de productions amplifiés par les prix fous des matières premières.

GM dans son plan d'économie drastique pour tenter de se sauver tergiverse et refuse cette hausse. La réaction de Goodyear ne s'est pas faite attendre: Les livraisons aux usines du groupe ont cessé ! GM attaque donc Goodyear pour non respect du contrat actuel qui ne prévoit pas de rupture de fourniture même en cas de dispute sur les tarifs. Goodyear dit être dans son bon droit et se désole de la tournure prise par les évènements. Leur refus d'accepter un paiement différé de GM est assez symptomatique de la relation de non-confiance qui s'établit de plus en plus entre prestataires d'un monde automobile écartelé entre le toujours plus de sécurité, le toujours moins polluant et le toujours moins cher. La suite au prochain numéro.

source Automotive News