Nelson Panciatici pensait avoir mangé son pain noir à Monaco, mais c'est bien jusqu'à la lie qu'il a bu le calice en Turquie. Jugez-en: blessure physique avant même de monter dans la voiture, puis deux problèmes moteur dont une casse, n'en jetez plus, la coupe est pleine ! Une série incroyable qui a commencé dès que notre Français a mis le pied sur un sol turc qui lui a vrillé la cheville au moment d'entrer dans un restaurant pour aller dîner !

« Je suis arrivé à Istanbul avec l’envie de faire un «coup » et quand le médecin m’a dit que j’avais un arrachement des ligaments la première chose que je lui ai demandé « est ce que je vais pouvoir courir », sa réponse n’était pas encourageante mais c’était possible à condition d’arrêter si la douleur devenait insupportable afin de ne pas risquer la rupture du ligament. »

GP2 - Turquie: Nelson dans le rôle de la tête de Turc à Istanbul !

Il ne restait plus à se mettre à l'épreuve le lendemain en se glissant dans la monoplace: « Après plâtrage, bandages et massages divers et variés, j’ai abordé les essais libres avec prudence en me contentant d’apprendre le circuit que je découvrais pour la première fois. A la fin de la séance j’ai mis 2 tours à fond et la cheville a tenue, c’était une bonne nouvelle, l’autre étant le bon niveau de compétitivité de la voiture qui devrait nous permettre de bien nous positionner pour les qualifications. Je voudrais remercier les personnes qui m’ont soignées et permis ainsi de participer au reste du meeting, même si cela n’a pas toujours été facile. »

Rassuré sur son physique, Nelson allait pouvoir se concentrer sur sa course. Mais le pire était à venir: « J’ai tout de suite été rapide avec mon premier train de pneus et quand je suis rentré aux stands pour chausser le deuxième train je pensais pouvoir bien me qualifier. C’était sans compter sur le trafic qui m’a « gâché » en partie ma qualification car je n’ai eu qu’un seul tour clair, le 6ème , avec des pneus qui avaient perdu une partie de leur « jus ».

GP2 - Turquie: Nelson dans le rôle de la tête de Turc à Istanbul !

« En plus, j’ai eu un doute sur le fonctionnement de mon moteur mais le problème du trafic a perturbé mon jugement et je l’ai gardé pour moi. J’arrive en GP2 et je manque encore d’expérience pour pouvoir affirmer de telles choses, la suite allait me donner tort ! »

Et en effet: « J’ai pris un bon départ lors de la première course mais j’ai eu le « saute vent » rempli d’huile et je ne voyais rien, c’était infernal car je me repérais aux bas côtés de la piste. Bilan, 3 secondes au tour moins rapide que les premiers et l’avantage de mon bon départ annulé ! »

"Je suis reparti à l’attaque dés que ma vision s’est améliorée mais les temps ne venaient pas, j’avais l’impression de ne pas avancer. J’ai continué à « pousser» et au moment où le safety car est entré en piste, je suis rentré au stand pour le pit stop en 12ème position. Mais dés mon retour je me suis immobilisé au bord du circuit dans un immense panache de fumée blanche. »

GP2 - Turquie: Nelson dans le rôle de la tête de Turc à Istanbul !

« Nous avons regardé la télémétrie avec mon ingénieur Eduardo et on a vu que sur les 8 dixièmes que mon coéquipier me mettait sur mon meilleur tour, je perdais 7 dixièmes en ligne droite, plutôt rassurant sur la performance du set up de ma voiture en vue de la course 2 disputée avec un moteur neuf. »

Mais il était dit que le pilote Durango tomberait en Turquie de Charybde en Scylla: "J’avais décidé de partir très vite pour essayer de gagner un maximum de places dans les premiers tours. Malheureusement dés la mise en grille, je me suis rendu compte que le moteur ne fonctionnait pas correctement. Les ingénieurs du GP2 sont tout de suite intervenus sur ma voiture mais apparemment il n’y avait rien d’alarmant. »

« Dés l’extinction des feux j’ai mis à fond mais il ne s’est rien passé et j’ai du partir des stands. Au bout de 4 tours je suis de nouveau rentré aux stands car le moteur avait un problème. Les ingénieurs se sont affairés dessus et m’ont renvoyé en piste au bout de 20 minutes pour voir si c’était résolu. »

« Le problème est réapparu au bout de 2 tours, mais avant j’ai pu réaliser un très bon temps, preuve à nouveau que notre set up fonctionnait bien à Istanbul, ce qui me donne encore plus de regrets car une bonne performance était à notre portée. Dommage mais vraiment encourageant pour la suite. »

La suite, ce sera Silverstone,les 20 et 21 juin prochains, où le Gaulois s'en est allé arpenter le terrain à bord d'une Radical. Il sera temps d'y prendre la revanche sur le sort.