Les jours se suivent à Silverstone, mais ne se ressemblent absolument pas. Car si hier, la journée était résolument placée sous le signe de la conduite, aujourd'hui, elle démarre sous le signe de la grosse épreuve physique.


Après un petit déjeuner expédié à 7h30, les concurrents découvrent le premier programme de la journée : le triathlon. Mais un triathlon spécial "GT Academy", ainsi que n'a pas manqué de le souligner Rob Barff, pilote émérite du championnat British GT et directeur des opérations ici à Silverstone. A la clé : de la conduite bien sûr, mais aussi de la course à pied et du vélo. Jusqu'ici, rien d'extraordinaire me direz vous. Si ce n'est qu'avant de monter dans une 370Z et de la conduire autour du circuit de Stowe, un des concurrents se retrouve harnaché à l'avant de la voiture pour la tirer jusqu'à la ligne de départ, tandis que le deuxième pousse la voiture. Une fois arrivés sur la ligne, le "tireur" se détache et le "pousseur" passe au volant et attaque 2 tours du circuit. Puis c'est un arrêt éclair dans la pit-lane pour un relais, et le second concurrent s'élance à son tour. Le relais dans la ligne des stands était d'ailleurs assez effrayant, les concurrents n'hésitant pas à slalomer entre les voitures pour repartir en tête, accélérateur au plancher.


Vient en suite le vélo, une petite balade de santé sous un temps gris et nuageux "so british" et la course à pied, plus classique, le long du circuit. L'arrivée de la course quant à elle a lieu sur le tout nouveau bâtiment principal de Silverstone, juste à côté du nouveau podium, dans un finish à la Rocky : les concurrents doivent arriver en équipe, saisir leur drapeau situé au pied d'une volée de marches et grimper tout en haut pour le brandir haut et fort.

C'est l'équipe hollandaise qui termine première de ce triathlon, malgré un départ mitigé. Juste derrière, l'équipe allemande arrive seconde. Suivront les italiens, l'équipe ibérique, les anglais, et l'équipe française finit malheureusement dernière de cette épreuve très physique. La déception dans le camp française est palpable, et Franck Mailleux, le mentor de l'équipe, ne peut cacher un certain agacement. Surtout quand son co-équipier au Mans Lucas Ordoñez le chambre gentiment.

La matinée se termine sur cette seule activité, les concurrents prenant alors le temps de se reposer un peu et le jury d'analyser les résultats.


L'après-midi, les concurrents se retrouvent soumis à un test très particulier dit de stress. Le principe est très simple : tandis qu'ils pilotent une GT-R sur le circuit de Stowe, un instructeur les poursuit dans une seconde GT-R, toute teinte de noir pour l'occasion. Le but étant bien évidemment d'être plus rapide que le poursuivant sur 4 tours. Mais nous serions pas à la GT Academy si un élément de fun supplémentaire n'était pas présent: un passager armé d'un fusil de paintball accompagne la GT-R poursuivante. Si le concurrent se fait rattraper par la GT-R noire et se fait toucher par une bille de paintball, la course est finie.

Cette fois-ci c'est Alexander l'allemand qui réussira seul à boucler deux tours et demi de Stowe avant de se faire allumer. Aucun autre ne réussira à boucler un tour complet avant de tomber sous le feu nourri de la GT-R poursuivante.


Après cette petite course poursuite, un test... étrange. Et à vrai dire, ni très intéressant, ni particulièrement pertinent à notre sens. On appelle ça le test du volant. Chaque concurrent tient un volant devant lui à bout de bras le plus longtemps possible, les mouvements étant suivis par des lasers. Si on coupe un laser, on perd. C'est avant un tout un test psychologique, mais la réalisation du test nous a laissés pour le moins dubitatif.


Pour se faire pardonner, la GT Academy a donc décidé de gâter ses participants avec sans doute la plus belle épreuve de la saison : rouler en monoplace. Il s'agit pour l'occasion de petite monoplace s'apparentant aux Formule Ford : 520 kg, 145 ch, une boîte séquentielle 4 rapport... et c'est tout. Un rapport poids-puissance des plus intéressants, une voiture très légère avec un centre de gravité extrêmement bas, une position de conduite centrale, c'est sans aucun doute l'épreuve la plus proche de la compétition pour ces jeunes pilotes.

La course se déroule en 3 manches de 10 minutes, la première à 11 pilotes (un des italiens tombé malade a du déclarer forfait), puis une seconde manche pour les 8 plus rapides, et pour finir une ultime série de 10 minutes avec le quarté de tête. Et ça va vite, très vite. A tel point que lorsque le chrono de Thibaud Lacombe s'affiche sur l'ordinateur de chronométrage, des sifflements admiratifs se font entendre aussi bien de la part des moniteurs de conduite que de certains mentors comme Lucas Ordoñez ou même Monsieur Johnny Herbert lui-même. A la fin de la dernière session, Thibaud se classe premier, suivi par Danilo, Jann et Bastien, tous dans la même demi-seconde. Cette épreuve compte pour beaucoup dans le jugement final, l'excellent résultat des français compte beaucoup.


GT Academy-Silverstone, Jour 3: ils n'étaient plus que 6 en lice

Pour finir la journée de pilotage, les concurrents se remettent à bord des 370Z de série afin de refaire le "benchmark" du premier jour, mais cette fois-ci, ils sont chronométrés et leurs résultats entrent directement dans leurs résultats finaux.


La tension n'a cessé de monter au cours de la journée, car celle-ci est décisive. En effet, à l'issue de la journée, le jury se réunit et doit décider de l'élimination de la course de 6 des concurrents. Le règlement 2011 de GT Academy impose qu'il y ait un éliminé dans chaque équipe. La demi-finale à 6 se jouera donc avec chaque nationalité représentée ( enfin, si on considère que Portugal et Espagne ne représentent qu'une seule nationalité...).

C'est Eddie Irvine qui anonce les résultats au cours d'une cérémonie, au terme d'une délibération à huis clos au cours de la quelle chaque mentor a choisi le représentant de sa nationalité.


Et les qualifiés sont : Sascha pour l'Allemagne, Thibaud pour la France, Jann pour l'Angleterre, Danilo pour l'Italie, Carlos pour l'Espagne et Thomas pour les Pays-Bas.


La déception est grande pour les éliminés. Non seulement l'aventure GT Academy se termine un jour plus tôt que les autres, mais en plus, le règlement leur interdit de se présenter à nouveau l'année prochaine. Espérons que ce point du règlement sera revu d'ici les prochaines sélections, il serait dommage que Bastien, dont le niveau de pilotage n'est pas à remettre en doute, ne puisse à nouveau tenter sa chance.


Rendez-vous demain pour la dernière ligne droite de cette GT Academy 2011 !


Photos et texte: Sergent Guillaume Iché.