BRM l'accueille

Recruté pour la saison 1959 par l'écurie de Sir Alfred Owen, Bonnier se sent poussé des ailes. La BRM Type 25 semble enfin parvenue à maturité, reste à la fiabiliser... Après un GP de Monaco catastrophique pour l'équipe (Schell, Flockhart et Bonnier ont abandonné), Stirling Moss qui essaye la voiture juste avant le GP de Hollande ne tarit pas d'éloge sur cette monture... Avant de lui préférer sa Cooper pour la course ! Les mécaniciens de BRM semblent revigorés par les déclarations du champion anglais et préparent aux petits oignons les monoplaces de l'écurie. Résultat : Joachim Bonnier fait le meilleur temps des essais !

Pour la course, la bataille se circonscrira entre la BRM du Suédois et les pilotes de Cooper (J. Brabham, S. Moss, M. Gregory) qui occupent les premières places de la grille. Dès le départ de la course, Bonnier et Gregory s'affrontent. Mais à la suite d'un problème de boîte de vitesses, le pilote américain ralentit brusquement. Brabham s'attaque alors à Bonnier et réussit à le dépasser, avant de céder sa place, connaissant lui aussi des problèmes de boîte. Moss prend alors la tête de l'épreuve au 60e tour d'une course qui en comporte 75. Trois tours plus tard, il rentre au stand pour abandonner boîte cassée ! Joakim franchit la ligne d'arrivée en grand vainqueur, c'est la première victoire d'une BRM. Il laisse éclater sa joie et pense sans doute que d'autres triomphes vont suivre. Hélas, le GP de Hollande restera son unique victoire en championnat du monde. Cette saison 1959, marque la fin des monoplaces à moteur avant concurrencées par les agiles Cooper à moteur arrière. De plus la P25 souffre d'un freinage souvent déficient dû à une originalité : un seul frein à disque à l'arrière attelé à la transmission. La vitesse de friction couplée aux difficultés de refroidissement réduisent considérablement la durée de vie des garnitures et contraignent souvent les pilotes à l'abandon. Huitième à l'issue du championnat 1959 (son meilleur résultat en F1) Joakim espère mieux de la saison 1960 avec la nouvelle P48 à moteur arrière. Mais la monoplace connaît également de gros problèmes de fiabilité. Il finira tout de même 5e des GP de Monaco et des Etats-Unis. D'ailleurs, tout au long de sa carrière en F1 (102 Grand Prix en 15 saisons), Joakim s'évertuera à marquer consciencieusement des points pratiquement à chaque saison. Il prendra également un rôle actif dans la création du GPDA (Grand Prix Drivers Association) en mai 1961, en devenant le premier président de cet organisme. Le GPDA a contribué à l'amélioration de la sécurité des circuits, obligeant les organisateurs à modifier les tracés, poser des barrières de sécurité... C'est en partie grâce à Bonnier et surtout à Jackie Stewart, qui l'épaule et - moins diplomate que le Suédois - n'hésite à taper du poing sur la table que les pilotes auront enfin leur mot à dire.

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