La pile à combustible, une technologie qui sur le papier présente un gros avantage sur l’électrique avec batteries : la possibilité de faire le plein à une station comme avec les carburants fossiles, beaucoup plus rapide et pratique qu'une recharge de batterie de huit heures sur une prise électrique. Une technologie qui mérite qu'on s'y intéresse et qu'on investisse pour son développement. On a déjà vu des projets de véhicules à l'hydrogène (comme la Série 7 de BMW), mais jamais la pile à combustible ne s'est vue en compétition, jusqu'à ce que le petit constructeur suisse GreenGT développe un prototype à l'hydrogène pour les courses d'endurance.

Nous vous avions déjà parlé sur Caradisiac de GreenGT avec un reportage sur sa barquette électrique. La société à l'origine de cette sportive est composée de quatre hommes tous issus du sport automobile ou bien de l'ingénierie sur la pile à combustible, ce qui leur permet aujourd'hui de concevoir des véhicules propres pour la compétition.

Après avoir développé plusieurs systèmes de propulsion électrique à base de batteries, les choses ont quelque peu changé. La motorisation électrique retenue à l'époque a laissé sa place à un tout système équipé d'une pile à combustible. En effet, les batteries ne proposaient pas une autonomie convenable et l'équipe s'est donc tournée vers l'hydrogène. Côté technique on retrouve notamment deux moteurs électriques synchrones délivrant une puissance totale de 460 ch et 2 400 Nm (!) de couple aux roues arrières. Une deuxième motorisation qui développe 560 ch est actuellement en développement. Le poids actuel de l'engin est de 1 240 kg, ce qui promet de belles performances (GreenGT annonce plus de 300 km/h de vitesse de pointe). Le point le plus important pour une auto qui évoluera dans le futur en endurance est bien évidemment l'autonomie. La GreenGT H2 dans son état actuel dispose de 40 minutes d'autonomie. La société helvétique a choisi le remplacement des bombonnes lors des arrêts aux stands plutôt que d'effectuer le plein d'hydrogène, ceci pour des raisons d'homologation.

Au mois de décembre dernier, le prototype se retrouvait pour la troisième fois en soufflerie pour terminer la mise au point de la partie aérodynamique. Le mois de mars prochain sera lui décisif pour la H2 qui devra être prête pour l'homologation FIA. La GreenGT H2 a par ailleurs été invitée par l'ACO (Automobile Club de l'Ouest) à participer le 3 juin à la journée de tests des 24 heures du Mans, et sera également de la partie à la parade « Le Mans vers le futur », juste avant le début de la mythique course d'endurance mancelle. L'objectif affiché pour 2013 est de participer à l'intégralité des épreuves du WEC (World Endurance Championship), et de faire entre autre, descendre le poids sous la tonne tout en dépassant l'heure d'autonomie. Autant dire que l'emploi du temps est bien rempli.

Jusqu'ici, homologation incluse, le projet a coûté 5 millions d'euros, et au vu des progrès réalisés on ne peut qu'être serein pour la suite de l'aventure pour GreenGT. Sachez par ailleurs qu'en plus de développer un prototype à l'hydrogène pour les courses d'endurance, GreenGt avait également fourni la motorisation électrique de 300 ch pour le concept Citroën Survolt présenté en 2010 au Salon de Genève.

Il y a fort à parier que l'initiative prise par le petit constructeur suisse sera plus tard suivie par d'autres, et qui sait peut-être également portée sur des véhicules sportifs homologués pour la route…


Ci-dessous en photos : la Citroën Survolt, un rendu 3D du prototype GreenGT H2, et la troisième photo montre les tests en soufflerie.