Suite au Grenelle de l'environnement en France, 60 projets d'infrastructures ont été évoqués. La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a exposé aujourd'hui ses propositions afin de les mettre en oeuvre et de les financer : Patrick Bernasconi, président de la FNTP, a dévoilé sa "vision stratégique pour la construction des infrastructures (routes, rail, voies navigables et aériennes) à l'horizon 2020". Il a expliqué qu'il s'agissait d'accélérer les procédures, de financer les projets pour faire passer les propositions à la réalité et de mettre en place une stratégie volontariste après les orientations décidées lors du Grenelle de l'environnement. D'après lui, les investissements nécessaires sur 20 ans seraient de 92 milliards d'euros : uniquement les lignes de train à grande vitesse nécessiteraient un investissement total d'environ 30 milliards d'euros afin que près de 9 Français sur 10 puissent être à moins d'1 heure d'une gare de TGV et pour couvrir environ 60% des territoires.

La FNTP a fait savoir qu'elle demandait au Parlement de se saisir des 60 projets afin de voter un "pacte national des infrastructures de transport" qui définira les projets prioritaires et les inscrira dans une loi de programmation qui sera évaluée chaque année et révisable tous les 5 ans. Patrick Bernasconi a précisé que les responsables gouvernementaux avaient bien accueilli ses propositions et qu'elles étaient aujourd'hui à l'étude. Il a ajouté que les partenariats public-privé, qui commencent à se développer dans l'hexagone sur le modèle du système britannique, ne pourraient que jouer un rôle complémentaire : d'après lui, sans l'appui de l'Etat, les objectifs ne seraient pas atteints. La FNTP a mentionné qu'elle a fait plusieurs propositions pour trouver des ressources financières qui "ne grèvent pas trop le budget de l'Etat". En voici quelques-unes :

  • augmenter les recettes pérennes de l'Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF) "qui doit faire face à un programme d'investissement qui dépasse totalement ses capacités financières actuelles"
  • le reversement d'une part plus importante des "amendes-radars" (100 millions d'euros) et celui de la redevance poids lourds (900 millions d'euros) plus long à mettre en place. Selon Patrick Bernasconi, "à partir de 2011, l'application d'une taxe poids lourds adéquate en France permettrait de couvrir 1,2 milliard d'euros des 2,1/2,7 milliards d'euros manquants à l'AFITF"
  • créer un fonds de capitalisation issu des privatisations, de 5 à 10 milliards d'euros ou de rehausser le plafond des Livrets développement durable (LDD, ex-Codevi) et d'utiliser une partie de leurs encours à environ 10 milliards d'euros.

(Source : FNTP, AFP)