Il suffit par exemple pour s’en convaincre de consulter les ridicules kilométrages dans les petites annonces de Lamborghini Murcielago LP640 : ceux-ci sont en moyenne de 3 000km par an, ce qui nous fait donc la bagatelle de… 1,5 tonne de CO2 rejetée annuellement. Faisons maintenant le même test des annonces avec la médaille d’or du classement inverse : la Smart ForTwo CDI avec ses 88g/km de CO2. Là, la moyenne des kilométrages tourne plutôt autour des 17 000km par an, ce qui nous fait… 1,5 tonne de CO2, soit un score identique à celui de la Lamborghini.

Pourtant, malgré des émissions de CO2 équivalentes sur l’année, le chanceux acheteur du bolide italien se verra sanctionner de 2 600€ tandis que celui de la Smart se verra récompenser de 1 000€.

Ces deux exemples extrêmes ont été choisis sciemment pour marquer les esprits, mais le résultat est le même si l’on prend des voitures de catégories équivalentes, une en motorisation essence, l’autre en version diesel, à cause d’un cercle vicieux qui est le suivant : les véhicules diesel de puissance équivalente à leurs homologues essence émettent moins de CO2, ce qui les favorisent grandement pour l’obtention du bonus écologique, mais ils consomment aussi moins, ce qui en font des choix évidents pour les gros rouleurs… donc ils ont des kilométrages moyens plus importants que les versions essence, ce qui annule leur avantage de faible émission de CO2. Mais au final, ils bénéficient tout de même du bonus, tandis que la motorisation essence sera injustement sanctionnée d’un malus.

Finalement, même avec des véhicules identiques, tous les conducteurs sont mis sur un injuste pied d'égalité, qu'il parcourt 10 000 ou 100 000km par an.

Et cette injustice devient véritablement scandaleuse quand on rajoute un autre paramètre dans la balance : le NOx.