Dans cette optique, il envoie Nakamura en Angleterre prendre contact avec Brabham, Cooper et Lotus. Si une sympathie réciproque s'installe avec Jack Brabham, c'est Colin Chapman, le patron de Lotus, qui le plus prompt à réagir. Il s'envole peu après pour le Japon où il est reçu somptueusement par Soïchiro Honda et revient en Angleterre avec une maquette du V12. Elle ne sera jamais déballée de sa caisse. Chapman ne l'utilisera que pour faire pression sur Climax, son motoriste attitré, qui ne met guère d'enthousiasme à développer un nouveau V16 destiné à terrasser le V12 Ferrari. Le chantage réussit et Chapman oublia totalement le projet Honda. Furieux, Honda se résigne alors à fabriquer son propre châssis et Nakamura, affichant décidément une jolie polyvalence, se lance dans le projet. La première Honda F1 n'en est pas moins ambitieuse : châssis monocoque en alliage léger, moteur porteur et transversal, boîte six vitesses transversale. Faute de pouvoir compter sur des pilotes japonais (trop inexpérimentés), Honda, guidé par des ambitions de conquête du marché US, oriente son choix vers des Américains. Phil Hill, le champion du monde 1961, se récuse mais "pistonne" Ronnie Bucknum, un solide Californien de 27 ans, qui écume avec succès les épreuves nationales au volant d'une modeste Austin Healey. Interrogé sur le choix de cet inconnu, Nakamura déclarera "au moins, il pilotera notre voiture sans réflexes conditionnés et puis, un pilote coté aurait fait de l'ombre à Honda". Inexpérimenté, mais rapide et habile metteur au point, Bucknum s'acquittera de sa tâche à la satisfaction de tous et sera même félicité pour ses rapides progrès par Jim Clark.

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