Essai - Renault Mégane II : couronne méritée ?

Les dimensions extérieures croissent dans tous les sens en comparaison de l’ancienne Mégane. Le gabarit reste néanmoins raisonnable, proche de la 307 (longueur identique, mais presque 5 centimètres de plus en largeur et 6 cm de moins en hauteur pour la Mégane II). Si les mensurations ne varient pas entre les carrosseries Coupé et 5 portes, les immenses portières de la première posent problème. Non qu’elles soient lourdes à manier, mais en cas de bordure haute ou simplement de chaussée bombée, elles raclent souvent le trottoir à l’ouverture. Surélever légèrement l’angle bas extérieur de ces ouvrants n’aurait certainement pas pénalisé l’accessibilité à bord, à peine moins aisée (en 3 comme en 5 portes) que pour la haute 307.

Essai - Renault Mégane II : couronne méritée ?

L’habitabilité des deux françaises est assez proche, dans la bonne moyenne des compactes de conception récente. Toutefois, pour une auto qui s’offre le record d’empattement de son segment (M1 ou compactes), l’espace disponible pour les jambes à l’arrière déçoit un peu : bon aux genoux, il est insuffisant pour des adultes, si un long trajet est envisagé ; les pieds venant buter contre la base des sièges avant. Le coffre ne gagne rien au change puisque sa capacité régresse d’une quinzaine de litres par rapport à l’ancien modèle. Son volume se situe dans la moyenne basse, comparable à celui de la Golf ou de la Stilo. Au moins, la large découpe du hayon et les formes régulières du coffre facilitent-elles le chargement. Mais bon, pourquoi la Mégane II n’est-elle pas PAXée ? Les magiques Michelin qui autorisent à rouler à plat, inaugurés par le Scénic il y a deux ans, permettraient de se passer de l’imposante roue de secours (195 R 15) et d’offrir une capacité de rangement augmentée de plus d’un tiers.

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Pas de critiques à émettre, en revanche, à propos des petits espaces bien utiles pour caser de menus objets, nombreux et à la contenance parfois appréciable comme pour la profonde boîte à gants. Comme quoi, "le créateur d’automobiles" fait toujours "des voitures à vivre". Il en va de même pour l’ergonomie des commandes ou la position de conduite, qui singe maintenant les allemandes. Elle devient idéale pour tous les gabarits. Le dessin des sièges garantit un bon soutien du corps. Leur fermeté, sans être exagérée comme sur certaines teutonnes, permet de sortir d’un Paris-Marseille sans courbature. La banquette procure également un confort honnête pour deux adultes ou trois enfants. La climatisation se retrouve de série pratiquement partout, à l’exception des versions "base" Authentique, manuelle ou automatique, selon les cas. L’ambiance intérieure reste sobre sans être triste quel que soit le degré de finition retenu.

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Entre les choix d’ambiance - Authentique, Expression, Dynamique, Privilège, voire Initiale (plus restreint) - et d’équipement - Mégane en base, puis Pack, Confort, Sport et Luxe-, combinés à celui de la motorisation, le client se concocte une auto sur mesure, parmi des milliers de possibilités différentes, sans compter les options, et moins difficiles à choisir qu’il n’y paraît de prime abord. Reste à espérer que les données envoyées par le concessionnaire, enregistrées par l’usine à peine cinq jours avant le lancement de la production du modèle commandé soient bien digérées par l’informatique et les hommes en bout de chaîne... Le "juste à temps" et la flexibilité, dont on entend les constructeurs parler depuis vingt ans, semblent désormais une réalité.

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Le poids élevé de la nouvelle Mégane, une soixantaine de kilos de plus que l’ancienne à motorisation identique, tient en partie à l’amélioration de l’équipement et au gabarit de la caisse à la hausse, mais également à une rigidité de structure encore renforcée en cas d’accident. On ne s’étendra pas sur l’impressionnant arsenal touchant à la sécurité passive (dix airbags sur le Coupé, dont des inédits sous les cuisses à l’avant) pour simplement signaler que la Mégane est la première compacte à obtenir 5 étoiles aux tests d’Euro-NCAP, aux côtés de rares familiales au gabarit plus imposant siglées Mercedes et... Renault. Bon, la Mégane est pleine de qualités, y compris au niveau fabrication, irréprochable sur la poignée d’exemplaires passés entre nos mains. Les économies ne se ressentent qu’à la lecture du compteur gradué jusqu’à 250 km/h. Si la sérigraphie choisie se justifie sur la future version Sport promise pour 220 ch (et pour Noël... de l’année prochaine), elle prête à sourire avec le 1.4 16V de 98 ch et plus encore avec sa variante dégonflée à 80 ch qui constituera la véritable mécanique de base dans le courant de l’an prochain. On la déconseille a priori car la Mégane 3 portes avec équipement minimal frôle les 1 200 kg à vide. Deux quintaux de plus qu’une R19 1.4 de même puissance il y a dix ans : c’est beau le progrès !