Alors que de nombreux marchés automobiles sont en panne, comme en Allemagne, en France et aux Etats-Unis, le marché mondial du carbone est pour sa part en plein essor. Et pour cause, il a triplé en 2006.

C'est ce que révèle le rapport de la Banque Mondiale publié lors du salon Carbon Expo de Cologne. Chiffres à l'appui, le marché des émissions de gaz à effet de serre s'est élevé à 30 milliards de dollars (environ 22 milliards d'euros) en 2006 contre 10 milliards de dollars (près de 7,5 milliards d'euros) en 2005, soit une hausse de 200%.

Concrètement, ce marché se caractérise par un système d'échange de « crédits carbone » entre les entreprises. Celles qui ne peuvent respecter les normes de réduction des émissions de CO2 ont alors la possibilité de se tourner vers les industriels affichant des quotas inférieurs pour leur acheter des droits d'émissions supplémentaires.

Plus précisément, la vente de permis d'émissions a dépassé les 24 milliards de dollars (plus de 17,5 milliards d'euros) en Europe, ce qui correspond à 1,1 milliard de tonnes de CO2 échangées entre 12 000 entreprises.

Le reste du marché a été réalisé par le biais de projets dans les pays en voie de développement, grâce au protocole de Kyoto, dont le montant des investissements s'est élevé à près de 5,5 milliards de dollars (environ 4,5 milliards d'euros).

Néanmoins, si dynamique soit-il, le marché du carbone est confronté à la chute du prix de la tonne de CO2 passée d'une vingtaine d'euros en 2006 à moins d'un euro aujourd'hui. « Cela s'explique notamment par l'hiver très doux que nous avons connu, qui a limité le chauffage donc les émissions des compagnies électriques. Mais surtout par le fait qu'on arrive à la fin de la première phase du système. Pour la phase suivante, qui commence à 2008, les prix de la tonne de CO2 se situent à 18 euros. », a déclaré Christian de Perthuis, de la Caisse des dépôts et consignations.