L'IFP (organisme public de recherche et de formation) s'est penché sur la question des transports et de la pollution. Il met en avant qu'aujourd'hui, il est admis que la croissance de la consommation mondiale d'énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon), observée depuis la fin du XVIIe siècle, est responsable de l'aggravation de l'effet de serre. Ce sont les rejets de CO2 dans l'atmosphère qui sont en cause, et plus particulièrement les rejets émanant des secteurs de l'industrie et des transports. Voici sa démarche de réflexion.

Un phénomène qui débute au XIXe siècle

Tout commence avec la révolution industrielle et l'utilisation massive du charbon qui serait responsable, en 2 siècles, de 50 % du CO2 supplémentaire dans l'atmosphère devant le pétrole (40 %) et le gaz (10 %). Or une grande partie du CO2 émis à la fin du XIXe siècle est encore présent dans l'atmosphère. En effet, la durée de résidence dans l'atmosphère des principaux gaz à effet de serre est d'environ 150 à 200 ans. Le CO2 (dioxyde de carbone, appelé aussi gaz carbonique) est le principal gaz à effet de serre mais ce n'est pas un polluant toxique. Les rejets de CO2 seraient responsables de 60 % de l'effet de serre. Les émissions de CO2 proviennent à près de 80 % de la combustion d'énergies fossiles. Depuis 1970, les émissions de CO2 ont augmenté de 60 %, une progression qui devrait se poursuivre en raison d'une consommation énergétique en forte croissance. L'AIE (L'Agence internationale de l'énergie) prévoit une augmentation de près de 65 % sur la période 2000-2030, si aucune mesure n'est prise dans ce domaine.

Qu'est-ce que l'effet de serre ?

L'effet de serre est un phénomène naturel de rétention partielle des radiations solaires et de la chaleur terrestre dans l'atmosphère, décrit, dès 1827, par le physicien Jean-Baptiste Fourier. Sans ce phénomène indispensable à la vie, la température moyenne sur terre serait, non pas de 15°C, mais de - 18°C ! Même si les "puits de carbone" naturels (océans, forêts...) éliminent la moitié des émissions de CO2, l'activité humaine, en augmentant les émissions de gaz à effet de serre (GES), favorise le réchauffement climatique. Une hausse inhabituelle des écarts de température a été observée dans l'hémisphère Nord au cours des 100 dernières années. Selon le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), si aucune mesure n'est prise, la teneur de ce gaz à effet de serre dans l'atmosphère pourrait entraîner une élévation de température comprise entre 2 et 6°C, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour la planète.

Une aggravation liée à la production d'électricité et aux transports

  • La production d'électricité via les combustibles fossiles est à l'origine de 42 % des émissions de CO2. Et d'ici 2030, le poids des centrales électriques dans les rejets de CO2 devrait notablement progresser.
  • Le transport contribue pour 23 % à ces émissions. L'augmentation du parc des pays émergents pourrait faire grimper les rejets de CO2 à 38 milliards en 2020 (20 millliards en 2002 !).
IFP : réflexion sur la pollution due aux transports

Quelles conséquences climatiques ?

Les experts climatiques internationaux s'accordent à penser qu'un lien étroit existe entre l'accroissement des émissions de CO2 et la variabilité du climat. Il y a, cependant, encore beaucoup d'incertitudes sur l'évolution des variations du climat. Les experts parlent d'un "grand chambardement climatique" auquel se rattacherait la plupart des phénomènes constatés ces dernières décennies :

  • sécheresse et désertification sur le continent africain,
  • cyclones et pluies torrentielles qui sévissent des Caraïbes au Middle West,
  • canicules et écarts de températures inaccoutumés en Europe,
  • fonte des glaciers provoquant la montée des eaux et l'inondation possible de certaines îles.

Il est donc urgent de lutter par tous les moyens contre un réchauffement climatique qui menacerait l'intégrité de notre planète.

Les engagements pour lutter contre le CO2

Les principaux pays industrialisés se sont engagés, dans le cadre du protocole de Kyoto, à réduire leurs émissions de CO2 de 5,2 % durant la période 2008-2012, par rapport à leur niveau de 1990. Cet engagement se traduit, pour l'Europe, par une réduction de 8 % et, pour la France, par une stabilisation de ses émissions de GES, dont le niveau est moins élevé en raison de son parc nucléaire. Le protocole de Kyoto marque la prise de conscience internationale de l'importance de la question du changement climatique. Dans le secteur des transports, les constructeurs européens se sont engagés à réduire les émissions de CO2 : 140 g/km parcouru en 2008 et 120 g/km en 2012. Encore faut-il que tous les constructeurs agissent vraiment !

Source : IFP