Les faits remontent à la nuit de la Saint Sylvestre dans le département du Var. A cette occasion, le Préfet du coin avait décidé de donner 20 euros en bon d'essence aux automobilistes contrôlés à un taux zéro par les forces de l'ordre déployées sur les axes routiers en cette période sensible. De l'argent public distribué à des citoyens méritants et ils ont été 21 à en bénéficier pour une somme globale de 420 euros. Une initiative jugée comme de la gabegie par une Cour des Comptes qui a épinglé le premier représentant de l'Etat.


Didier Migaud, ci-devant le premier président de la Cour des Comptes est fâché tout rouge. L'idée qu'un Préfet propose de l'argent, même en bon d'essence, à des usagers de la route marqués par leur sobriété au volant le rend ivre de colère. "Il ne s'agit rien moins que de distribuer de l'argent public à des automobilistes qui ne font que respecter la loi" a-t-il lâché lors de l'audience solennelle de rentrée de la Cour. Un traumatisme pour cet homme qui se dit choqué ce cet usage fait de l'argent public.


Tancé, ledit préfet du Var, Laurent Cayrel s'est défendu. Pour lui, le bilan de l'opération « a été positif pour les comptes de l'Etat : l'opération a été menée à l'occasion de contrôles routiers renforcés. Elle a conduit à sanctionner 61 contrevenants pour un montant d'amendes estimé à 8 600 euros, tandis que la distribution des bons a entraîné une dépense de 420 euros pour 21 bénéficiaires. » 


Le but de la manœuvre était de récompenser toutes les personnes qui présentaient un comportement citoyen, consistant à déléguer le volant à la personne qui ne boit pas. Une démarche visiblement incompréhensible pour la Cour des Comptes. Il faut dire qu'un automobiliste est d'abord sur la route pour payer et non recevoir de l'argent. Faudrait tout de même pas donner de mauvaises habitudes en créant un dangereux précédent.