Lors de ma visite de l'atelier des Galapiats, c'est Yves Anelli, président de l'association, qui m'a expliqué le but et l'historique de l'association.

Bonjour M. Anelli, vous êtes le président de l'association Les Galapiats. Ma première question sera très classique : comment êtes-vous entré chez Les Galapiats ?

Interview : M Anelli, président du Team Les Galapiats

Lors d'une manifestation des Galapiats, j'ai croisé le chemin de Pierre Monnier. C'est lui qui a fondé l'association. N'ayant pas trop le temps de discuter, il m'a donné une carte de visite. Depuis longtemps, l'un de mes passe-temps favoris était le design automobile. Je suis donc aller le voir avec quelques uns de mes dessins sous le bras. Pierre s'est montré fort intéressé. C'est comme cela que j'ai intégré le team et cela fait déjà 23 ans que cela dure. Depuis quand êtes-vous président de l'association ?

J'ai pris mes fonctions (rire) il y a 6 ans déjà.

Comment a-t-elle vu le jour ?

En 1964, Pierre Monnier a commencé à réunir des jeunes autour d'un curieux petit bolide : une réplique de Lotus. Les gamins de son quartier ont été séduits et en voulaient une aussi pour eux. C'est alors que Pierre a décidé d'en construire d'autre qui seraient cette fois ci construites par les enfants eux même. 10 ans plus tard, l'association voyait officiellement le jour. Depuis, elle n'a cessé de grandir.

Quels sont les buts de l'association ? Fabriquer des voitures et rouler avec ?

Pas du tout. Enfin si, mais la fabrication des voitures et leur utilisation n'est que l'aboutissement de tout un projet pédagogique. Tout d'abord, nous cherchons à intéresser les enfants à un domaine qui, pour la plupart, leur est inaccessible. Ensuite, nous les initions à un savoir technique. Quand un jeune entre chez nous, il n'a généralement aucune connaissance en mécanique. Nous lui donnons tout ce savoir pour qu'il devienne indépendant (toujours sous l'œil attentif des encadrants). La vie de groupe est quelque chose de très important aussi chez Les Galapiats. Quand il faut régler un problème, la concertation est de mise. C'est pourquoi tout est fait en groupe : prise de décision, réalisation et correction éventuellement. L'échange entre adultes et enfants est permanent. Nous leur apprenons aussi ce que signifie de mener un projet à son terme. La fabrication d'une voiture prend du temps. Il faut que les jeunes gèrent leur planning et ne baisse pas les bras si un problème survient. Et pour finir, nous faisons en sorte de développer la personnalité de chaque enfant. Ainsi, au sein du team, il connaîtra la réussite et parfois l'échec. La conduite des voitures n'est que la récompense et l'aboutissement de tout ce travail.

C'est une véritable école en somme. Alexandre m'a expliqué que vous avez de nombreux partenaires, cela montre combien vous êtes reconnus pour tout votre travail.

En effet, l'association est beaucoup plus reconnue qu'on ne pourrait le croire. Dans le milieu de l'automobile tout d'abord. Qu'ils s'agissent de constructeurs (Toyota dernièrement), d'organisations (L'Automobile Club de l'Ouest ou le circuit de Nevers Magny-Cours) ou de grands pilotes de renommée internationale (Alain Prost a rencontré Les Galapiats à plusieurs reprises et leur a rendu visite l'an dernier, Olivier Panis est le parrain de l'association depuis 1993), tout le monde dans le milieu connaît le Team.

Interview : M Anelli, président du Team Les Galapiats

Mais nous sommes aussi reconnus dans le milieu éducatif. La Ville de Grenoble voit d'un très bon œil l'idée de former et d'éduquer tous ces jeunes. Nous initions et développons régulièrement des partenariats avec l'enseignement technique. Combien de jeunes avez-vous dans l'équipe ?

Nous avons environ 35 enfants d'inscrits. Mais nous avons aussi une liste d'attente conséquente. Nous recevons aussi quelques stagiaires dans les périodes de vacances scolaires.

Si un enfant veut intégrer Les Galapiats, comme cela se passe-t-il ?

Tout d'abord, l'enfant doit avoir au moins 10 ans. Il vient visiter l'atelier pour avoir un aperçu de tout le travail à fournir et des contraintes qui vont avec. Ensuite, nous lui demandons de rédiger une lettre de motivation de sa propre main. On veut qu'il écrive avec son cœur, sans que les parents ne soient derrière. Si la motivation nous paraît suffisamment forte, nous le plaçons sur la liste d'attente avant de le re-contacter pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mais actuellement, il y a environ 1 an d'attente entre la visite qu'il fera de l'atelier et son intégration au sein de l'équipe.

Comment se passe cette intégration ?

Quand un jeune entre chez nous, nous le formons autant que possible dans la discipline qui l'intéresse. Mais au fil des années, nous nous efforçons de le faire participer aux différents ateliers pour qu'il connaisse tout le processus de fabrication et d'entretien d'une voiture. C'est très formateur.

Est-ce que d'anciens Galapiats ont été recrutés chez des professionnels ?

Oui bien sur. Yoann et Benjamin ont intégré l'écurie de course Auto Sport Promotion dirigée par Jérôme Policand, qui fait courir Anthony Beltoise. D'autres ont été recruté comme designer ou dans des carrosseries et garages de l'agglomération grenobloise.

Un passage par Les Galapiats doit être un gros plus sur son CV ?

Effectivement, cela ne nuit pas (rire).

Je dois reconnaître que la visite de votre atelier m'a vraiment touché et bluffé. Autant de passion, de motivation et d'envie dans le regard de ces enfants et bénévoles, c'est vraiment très impressionnant.

C'est tout cela oui qui fait vivre le team aussi bien. Même s'il y a eu des moments difficiles, nous sommes actuellement sur la bonne pente et nous devrions continuer à progresser.

Merci beaucoup Président pour cette visite et pour l'émotion que vous et votre équipe m'avez transmis. Jamais je n'oublierai ce samedi après-midi où j'ai appris ce que passion voulez dire. MERCI

Avec l'aimable autorisation du Team Les Galapiats pour l'utilisation de leurs photos