La descente aux enfers

La dégringolade de Hunt fut aussi rapide que son ascension. A l’apogée de sa carrière, titre mondial en poche, il ne trouvera jamais de nouvelles motivations "Passer à fond dans cette courbe freiner plus tard, je l’ai déjà fait et bien des centaines de fois. Qu’est-ce que je peux prouver encore ? Et puis, le danger, ça me donne envie d’arrêter. Quant aux voitures, je les aime autant qu’un tennisman peut aimer sa raquette !" Aigri, désabusé, il va encore traîner sa longue carcasse un peu voûté dans les paddocks pendant trois ans. Des McLaren de moins en moins performantes n’arrangeront en rien son humeur et il se montre souvent irascible et parfois même agressif avec ses adversaires.

Et puis Lauda parti pour sa première retraite, lui manque "Niki m’était précieux j’avais besoin de lui pour pouvoir me battre" Son bref passage au sein de l’écurie Wolf en 1979 n’ajoutera rien à sa gloire. Après 7 courses, il abandonna la F1 au soir du GP de Monaco. Imprévisible, sa décision était tout autant irréversible et ceux qui voyaient un coup de poker pour prendre le volant de la Ligier laissée vacante par l’accident de Depailler s’étaient bien trompés. Fortune fondue comme neige au soleil après un nouveau et coûteux divorce, il est revenu en F1 mais pour commenter avec un rare talent les Grand Prix. Cynique et percutant, il ne se fit pas encore que des amis. Un soir de juin 1995, deux jours après ses commentaires sur le GP du Canada au micro de la BBC, son cœur usé par les excès le trahit et il meurt, sans bruit, dans sa maison de Wimbledon.

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