Dans son discours annonçant la fin de sa carrière politique, le président français Jacques Chirac a évoqué cinq messages qu'il entendait transmettre dont "la révolution écologique qui s'engage (...) défi majeur du XXIe siècle." "La maison brûle et nous regardons ailleurs..." : en 2002, à la tribune du Sommet de l'Onu sur le développement durable à Johannesburg, il a invité à "ouvrir les yeux sur une nature mutilée, surexploitée." Depuis 2005, Chirac s'est fait le promoteur d'une "organisation des Nations unies pour l'environnement, l'Onue" qui fonctionnerait à l'image de l'Organisation mondiale de la santé. Début février 2007, il a convié un colloque international à Paris afin de recueillir des soutiens autour de cette cause, en sous-entendant qu'il pourrait être tenté de prendre la tête d'une telle entreprise. Après l'Elysée, il pourrait participer à la lutte contre la pollution.

Pour Nicolas Hulot, "il en aurait la stature, la conviction et la connaissance." Ce dernier a déclaré : "Il faut au moins rendre grâce à (son) engagement qui a permis de déployer cet enjeu universel dans des sphères jusqu'alors hermétiques." Serge Orru, le directeur général du WWF France, l'une des principales organisations environnementaliste, a ajouté : "Nul doute qu'il se rêve en Mandela de l'environnement et qu'il en a la capacité. Qu'un président parle, en s'en allant, de révolution écologique, ce n'est quand même pas rien."

Mais certains écologistes mettent en avant le manque de visibilité de l'action environnementale chiraquienne au regard de ses déclarations. Pour Yann Wehrling, porte-parole des Verts, Jacques Chirac "a, sur le tard, découvert l'état de la planète, il a dégradé l'environnement en France et il est allé dire ailleurs ce qu'il faut faire et qu'il n'a pas fait chez lui. Il n'en a rien à faire du climat, rien à faire de l'Europe vu les pressions françaises en faveur du nucléaire comme remède à l'effet de serre lors du sommet européen à Bruxelles la semaine dernière." Et le Réseau "Sortir du nucléaire" estime qu'il a été, "en 40 ans, un des principaux ennemis de l'environnement". Si Chirac veut une reconversion verte, il va devoir prouver qu'il est un véritable défenseur de la planète !