En ce mois de janvier 2006, vous n’avez certainement pas pu échapper à l’acteur incontournable de ce début d’année : Jake Gyllenhaal. À deux mercredis d’intervalle, ce beau gosse de tout juste 25 ans se retrouve à l’affiche de deux films dans lesquels il tient des rôles radicalement opposés qui lui permettent de démontrer l’étendue de son talent, entrevu il y a déjà 4 ans dans l’excellent "Donnie Darko". Depuis le 11 janvier, Jake Gyllenhaal est le héros du film "Jarhead – la fin de l’innocence", réalisé par Sam Mendes, le cinéaste à qui l’on doit déjà l’irrévérencieux "American Beauty". Jake Gyllenhaal y incarne Anthony Swofford, un jeune marine envoyé dans le Golfe pour prendre part à la première guerre en Irak en 1990. Fidèle à lui-même, Sam Mendes y montre une réalité dérangeante, loin des images archi-contrôlées que les médias diffusaient à l’époque, où les jeunes soldats attendent la guerre, se saoulant et se masturbant pour tromper l’ennui. Véritable film coup de poing, ce long-métrage est dans la droite lignée des films engagés politiquement et très critiques à l’égard des décisions prises par les gouvernements qui se sont succédés aux Etats-Unis comme "Good night ans good luck" de George Clooney et "Lord of War" avec Nicolas Cage. Et depuis le 18 janvier, Jake Gyllenhaal est également à l’affiche du film le plus attendu de ce début d’année : "Le secret de Brockeback Mountain" d’Ang Lee, le réalisateur taiwanais du très réussi "Tigre et Dragon" et du beaucoup moins réussi "Hulk". Jake Gyllenhaal y incarne Jack, un cow-boy qui, pendant près de 20 ans, va vivre une passion aussi secrète qu’impossible avec un autre cow-boy. Bardé de prix, dont le Lion d’Or à la Mostra de Venise et les Golden Globes du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario, ce film a été encensé par la critique et est le grand favori des prochains Oscars. Pourtant, "Le secret de Brockeback Mountain" n’a pas fait l’unanimité partout, et notamment en Utah, où une association ultra conservatrice a obtenu que le film soit retiré des écrans du seul cinéma de Salt Lake City qui avait osé le programmer, au titre que cette histoire d’amour homosexuelle était un très mauvais exemple pour la jeunesse. Au-delà de l’aspect idéologique, "Le secret de Brockeback Mountain" n’en reste pas moins un superbe film qui doit énormément aux prestations des deux acteurs principaux, Heath Ledger et donc Jake Gyllenhaal. Il faut dire que Jake Gyllenhaal a un sacré pedigree : son père Stephen est réalisateur, sa mère Naomi est scénariste, sa sœur Maggie est également comédienne et sa marraine n’est autre que la comédienne Jamie Lee Curtis. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Jake Gyllenhaal a récemment confié qu’il avait eu l’insigne privilège d’avoir pour professeur de conduite un certain Paul Newman. Jake Gyllenhaal n’est pas avare de détails quand il parle de Paul Newman. "Paul Newman m’a appris à conduire. J’avais quinze ans, ma mère écrivait un scénario avec lui et il m’a emmené sur une piste de course. Il m’a poussé sur le siège passager et a démarré. On roulait à 100 à l’heure et on se dirigeait droit vers un mur quand il a écrasé la pédale de frein et a tourné le volant. La voiture a fait trois tours sur elle-même. Paul s’est retourné vers moi et m’a lancé : “ Ca, c’est ce que tu ne feras pas”."

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Cinéma : qui a vu "Donnie Darko"