Jean-Marie Le Pen, le candidat du Front National à la présidentielle, a évoqué hier à Nantes la partie écologique de son programme. Il a plaidé pour le rétablissement de frontières qui permettraient de taxer les marchandises des pays ne respectant pas les normes environnementales : "un retour de frontières non pas imperméables mais qui permettent de filtrer les arrivées et les sorties et qui permettraient ainsi d'imposer des droits de douane spécifiques sur les marchandises produites dans les pays ne respectant pas les normes environnementales." Le Pen a expliqué "vouloir protéger les côtes françaises des naufrages comme celui de l'Erika ou plus récemment du Prestige par l'application du principe pollueur-payeur pour le remboursement intégral de tous les coûts induits par la catastrophe". Il a aussi mis en avant "la surveillance par satellite des cargos naviguant dans nos eaux et l'interdiction des pavillons de complaisance et des épaves flottantes".

Quelques jours auparavant, dans le journal L'Express, Jean-Marie Le Pen avait déjà donné son point de vue sur l'écologie :

"Attaché à l'identité et à l'indépendance de la France, je veux sauvegarder son patrimoine naturel. Notre patrie s'incarne en effet dans un peuple et dans une civilisation, mais aussi dans un terroir, avec ses paysages, sa faune, sa flore, des sites à préserver et à mettre en valeur. Je n'ai donc pas attendu que l'écologie devienne un enjeu politique à la mode pour m'en préoccuper. Elle a été ainsi l'objet de la première publication du Front National en 1974. Je considère que l'écologie qui est la recherche d'une harmonie entre la nature et l'activité humaine, doit être pour un Etat une préoccupation majeure. Elle exige le respect des paysages, des animaux qu'ils soient de compagnie, de travail ou de boucherie, le respect des dons de la nature que sont l'air, l'eau, le ciel, la terre. Ainsi je suis contre des mesures comme la création d'un droit mondial de l'environnement, l'inscription dans les programmes scolaires d'une matière "Consommation et citoyenneté", m'apparaissant comme des moyens d'imposer un ordre totalitaire à l'échelle de la planète. Je ne crois pas que l'on puisse changer la politique agricole commune au profit de "l'agriculture raisonnée". Je crois que l'agriculture raisonnée, humaine et naturelle n'est possible que dans un cadre national ! De surcroît, seul ce cadre nous permettra de retrouver une agriculture prospère, gage de notre indépendance alimentaire, donc de notre indépendance politique.

Le réseau routier français reliant l'Europe du Nord à celle du Sud est emprunté par des millions de camions étrangers. Plutôt que d'alourdir la fiscalité de nos compatriotes en rétablissant la vignette automobile et en instaurant une redevance sur tous les camions, imposons aux camions immatriculés à l'étranger un droit de péage, comparable à ce qu'envisage de faire la Belgique et qui est déjà en vigueur en Suisse. D'autre part, pour diminuer la pollution des véhicules à moteur, développons des modes de transport de marchandises alternatifs, comme le ferroutage ou le transport par voie d'eau.

Trois propositions :

  • Diversifier nos sources d'énergie.

Après "le tout charbon", "le tout pétrole", "le tout nucléaire", il s'agit non pas d'imposer "le tout solaire" ou "le tout éoliennes", mais d'encourager la multiplication des sources d'énergie par le développement : des recherches en vue d'obtenir un "nucléaire propre et sûr "; des énergies renouvelables : éoliennes, (à condition qu'elles respectent l'environnement naturel et humain dans lequel elles sont installées), solaire, mais aussi bio-masse, géothermie...; des énergies alternatives comme l'hydrogène à la place de l'essence pour les véhicules.

  • Rétablir nos frontières.

Les frontières n'arrêteront bien sûr pas toutes les pollutions. Cependant, des contrôles frontaliers auraient pu éviter des pandémies comme celle de la "vache folle" dans les années 90. Ils nous permettraient d'empêcher l'importation de produits, dont la fabrication viole nos normes environnementales, comme c'est le cas notamment en Chine. Ainsi, si la production OGM doit être interdite en France il est indispensable d'interdire les importations des produits "OGM", donc de rétablir des frontières.

- Privilégier l'incitation fiscale.

Plutôt que d'utiliser la contrainte, l'Etat doit encourager par des réductions fiscales les consommateurs, les industriels, les agriculteurs, les automobilistes... qui font un effort pour respecter l'environnement."